Pour 70% des boutiques en ligne européennes, une baisse de leurs bénéfices est à prévoir cette année en raison de la diminution des ventes suite à l’apparition du Covid-19. 60% d'entre elles connaissent d’ailleurs des problèmes de livraisons. Il est clair que la crise du coronavirus laisse également des traces en ligne, stipule une enquête de Ecommerce Europe.

Le fait que la crise du coronavirus affecte principalement les magasins physiques n'a pas besoin d'explications. Mais qu'en est-il du e-commerce ? Pour répondre à cette question, Ecommerce Europe a interrogé diverses associations nationales de commerce électronique en Europe entre le 17 et le 19 mars 2020. Le résultat de cette enquête est que l'histoire n'est pas si rose qu'on pourrait le croire puisque presque toutes les boutiques en ligne ressentent les effets de la crise, même si l'impact varie évidemment selon les secteurs. Une forte augmentation des ventes est par exemple remarquée dans des secteurs tels que la santé, l'électronique et la distribution alimentaire. Le secteur des transports, le tourisme, l'industrie de l'événementiel et la distribution physique, par contre, ressentent un impact bien plus négatif.

Les livraisons sont un véritable problème

Si l'on en croit les recherches d'Ecommerce Europe, les principales difficultés que rencontre le commerce en ligne sont liées aux délais de livraison, comme l'ont indiqué 60% des personnes interrogées. Viennent ensuite, les retards ou les interruptions dans la livraison des colis (55%), suivis d'une baisse des commandes (50%). Toutefois, il convient de noter que 35% des boutiques en ligne interrogées ont vu leurs commandes augmenter.

D'autres problèmes ? Des retards dans la planification de la gamme de produits en raison de restrictions de voyage, d'une absence accrue du personnel ou d'un manque de capacité de transport. Bien qu'il y ait également des nouvelles positives : les boutiques en ligne indiquent qu'elles sont toujours en mesure de livrer la plupart des colis à leurs clients. Cela s'applique également aux achats transfrontaliers.

Une peur de la baisse des profits

Les boutiques en ligne sont tout de même inquiètes. Les retailers numériques craignent une baisse des ventes dans les mois à venir (65%), mais aussi la fermeture partielle ou totale de leur entreprise pendant cette période de quarantaine (65%) ou, pire encore, le licenciement de leur personnel (65%). La majorité s'attend également à des problèmes financiers ainsi qu'à des retards de livraison ou à des problèmes d'approvisionnement.

De plus, si l'on examine les prévisions pour l'ensemble de l'année 2020, on constate que jusqu'à 7 boutiques en ligne sur 10 s'attendent à une baisse de leurs bénéfices en raison de la diminution des ventes. 45% s'attendent à une baisse des ventes, d'une part en raison d'une diminution de la demande, mais aussi à cause d'un manque de stock. Bien que les attentes ne soient pas entièrement négatives. 35% disent vouloir vendre plus cette année parce que les gens passent désormais de la vente physique à la vente en ligne.

« Une croissance de centaines de pour cent »

Qu'en est-il en Belgique ? Une brève enquête de Gondola montre que plusieurs boutiques en ligne belges enregistrent des ventes supplémentaires, nous confirme Coolblue. « Au cours des dernières semaines, nous avons constaté une forte augmentation des ventes de produits destinés à équiper le lieu de travail et la maison, ainsi qu’à maintenir le contact entre nous », explique le porte-parole de Coolblue Belgium. « Il s'agit par exemple des moniteurs, des ordinateurs portables et des webcams. Nous constatons vraiment une croissance de centaines de pour cent ». Comme l’enseigne est très occupée, elle a décidé d'arrêter la vente de certaines catégories de produits pour le moment. C’est notamment le cas des valises, des systèmes de navigation et des barbecues, ce qui permet à la chaîne de mieux répondre à la forte demande en ligne.

Pour la marque de vêtements JBC, on remarquent également que de nombreux clients font désormais leurs achats en ligne. « Notre appel à acheter également des produits belges en ligne a très bien fonctionné », explique Katrien Vangrunderbeeck, porte-parole de JBC. « Pour l'instant, les ventes en ligne se déroulent sans problème. Nous ne connaissons aucun problème de stock car nous pouvons compter sur notre stock dans les magasins. Notre boutique en ligne ne pourra jamais compenser le chiffre d'affaires que nous atteindrions normalement avec nos magasins physiques. Reste à voir dans quelle mesure les boutiques en ligne seront impactées.