Yvan Verougstraete laisse volontairement les rênes du Groupe Medi-Market à Cédric Antoine, aujourd'hui Directeur général exécutif de Cora Belgique et Luxembourg. Entre le fondateur de l'enseigne de parapharmacie et son successeur, le courant passe bien. Nous avons pu le constater au cours d'un entretien avec l'actuel et le futur CEO.

Six ans seulement après ses débuts, Medi-Market a abattu un sacré bout de chemin. Yvan Verougstraete, comment le résumer ?

En ouvrant le premier magasin à Gosselies, en décembre 2014, nous avions aussitôt rencontré deux types de réponses. Celle des clients, particulièrement positive. Et celle des pharmaciens, très hostile. Nous avons voulu gérer les deux réactions. L'Autorité de la concurrence a condamné l'Ordre des pharmaciens. Mais nous avons nous-mêmes prouvé que nous n'étions pas des cow-boys. Nous avons aujourd'hui dépassé cette phase de combat avec nos concurrents, et le dialogue avec l'Ordre des pharmaciens s'est apaisé.

Le développement commercial a été on ne peut plus rapide...

Il était essentiel d'atteindre rapidement une taille critique et préempter les emplacements les plus favorables. C'est en tout cas ma vision du retail. Comment faire autrement pour justifier les coûts centraux, et les amortir sur une assiette suffisamment large ? C'est cette double condition - assiette large et meilleurs emplacements - qui devait nous permettre de disposer d'un avantage concurrentiel. A vrai dire, d'autres acteurs présents sur le marché, comme Multipharma, disposaient de plus d'atouts dans leur jeu pour le faire. Il a fallu aller vite. Asseoir notre concept sur le plan juridique, puis commercial. Aujourd'hui, Medi-Market passe à une autre étape, celle de la professionnalisation. Il s'agit de consolider ce qui a été construit si rapidement. Et ce sera le rôle de Cédric, à qui je passe le témoin en confiance.