C’est dans un contexte fortement perturbé par de multiples turbulences que la Fédération de l’industrie alimentaire belge (Fevia) a dévoilé lundi une nouvelle roadmap de développement durable pour le secteur. Celle-ci s’articule autour de 4 axes, avec comme question centrale « Que mangerons-nous demain ? ».

« C’est une question que nous nous posons tous chaque jour, mais pour nous, c’est aussi une question à plusieurs niveaux », souligne Bart Buysse, CEO de la Fevia. « Comment garantir des boissons et des aliments savoureux, diversifiés, innovants, abordables et durables, aujourd’hui et demain ? En tant qu’industrie alimentaire, nous sommes déterminés à jouer un rôle de premier plan dans la création d’un système alimentaire durable avec les autres partenaires de la chaîne et parties prenantes. Avec cette roadmap, nous montrons que nous prenons les choses au sérieux. »

Une « boussole » à 4 axes

Plus concrètement, le plan d’action de la Fevia repose sur quatre axes, eux-mêmes traversés par quinze thèmes :

  • Gagner la confiance des consommateurs : sécurité alimentaire, alimentation savoureuse pour un style de vie sain, bien-être animal.
  • Prendre à bras le corps la transition verte : climat et énergie, empreinte hydrique, pertes alimentaires, emballages, circularité.
  • Stimuler les carrières d’avenir : travail faisable, santé et sécurité au travail, développement de carrière, attractivité des employeurs.
  • Créer ensemble de la valeur : compétitivité pour la croissance, chaîne d’approvisionnement durable, approvisionnement local.

Cet itinéraire doit montrer la voie à suivre aux entreprises alimentaires belges afin de réaliser 32 ambitions concrètes à l’horizon 2025 et au-delà. L'objectif est ainsi de davantage coller aux attentes des consommateurs, identifiées sur base d’une enquête menée par la Fédération auprès de 2.500 consommateurs autour de la question « Que mangerons-nous demain ? ». Parmi les principaux enseignements, on notera notamment le fait que la qualité et la durabilité priment sur la facture pour 40% des consommateurs, ou encore que ces derniers estiment que durabilité est synonyme de sécurité alimentaire (82%), d'aliments abordables et équilibrés (82%), de baisse des pertes alimentaires (78%), de réduction des emballages (75%), de bien-être animal (72%) et de production locale (72%). « (Cette roadmap) sera la boussole avec laquelle nos entreprises alimentaires, dont de nombreuses PME, pourront élaborer leur propre stratégie de développement durable, conformément aux Sustainable Development Goals des Nations Unies », résume Ann Nachtergaele, coordinatrice durabilité chez Fevia.

Nombreuses turbulences

L'annonce de la Fevia intervient alors que le secteur est fortement secoué par de multiples turbulences : Brexit, Covid, explosion des coûts de production, inondations, pénurie de main-d’œuvre, etc. « Nous pouvons être fiers que notre secteur n’ait pas sombré et que nos entreprises fassent preuve de résilience », souligne le nouveau président de la Fédération, Anthony Botelberge. Mais ce dernier prévient : la quatrième vague du coronavirus menace d’anéantir une reprise qui est pourtant indispensable. « En tant que secteur, nous voulons contribuer à un système alimentaire durable avec des boissons et des aliments de qualité et innovants. Cela n’est possible que si le consommateur paie le juste prix au bout de la chaîne, en tenant compte des coûts et des investissements réalisés par tous les acteurs de la chaîne alimentaire. »