Pour respecter les mesures d’hygiène, la majorité des enseignes de grande distribution affectent un membre du personnel au nettoyage des poignées des chariots. D’autres systèmes se mettent en place... 

Renaud Caeymaex, gérant de l’AD Delhaize Reyers (Schaerbeek, Bruxelles), a inauguré mercredi dernier une machine unique en son genre, qui désinfecte totalement un caddie. Avant de faire ses courses, un client passe ainsi son chariot dans une machine, patiente vingt secondes et le reprend, totalement désinfecté. Plus besoin, donc, de nettoyer manuellement la barre de chariot. « Cette machine fonctionne grâce à trois lampes de type UVC », souligne lors de notre visite Renaud Caeymaex, gérant de l'AD Delhaize Reyers. Cette machine unique en son genre, Renaud Caeymaex l’a commandée il y a un peu plus de deux semaines, soit au tout début de l'annonce du confinement. Une de ses connaissances avait en effet décidé de recentrer ses activités en développant ce concept, tout à fait inédit sur le territoire belge.

5 jours et 5 nuits pour concevoir la machine

« Au départ, je suis décorateur d’intérieur », explique Kevin Jurca, gérant de cette entreprise de trois personnes. « La crise a démarré, les commandes se sont arrêtées en un coup et mes collaborateurs se sont retrouvés au chômage technique. » Un des techniciens avec lequel Kevin Jurca travaille décide de passer son temps à concevoir une machine dotée de lampes UVC, destinées à désinfecter des objets. "Nous avons conçu cette machine en cinq jours et cinq nuits", poursuit le jeune homme. "Nous n'affirmons pas qu'elle est pas révolutionnaire, dans le sens ou la désinfection ou stérilisation par rayon UV est déjà répandue. Elle est même utilisée en Chine pour stériliser des bus. Nous avons juste adapté ce concept en proposant une machine sur mesure pour les chariots de supermarchés, dotée de trois lampes UVC. Il n’y a pas encore de véritable certification scientifique mais des experts de l’ULB ont déjà validé cette technologie. »

Près de 3000 euros HTVA pour une machine

Après la mise en activité mercredi et une belle médiatisation via la diffusion d’un reportage au Journal de la chaîne francophone RTL le lendemain, 2 avril, le téléphone de l'entrepreneur a commencé à chauffer. « A l’heure où je vous parle, ce vendredi, nous avons déjà comptabilisé une dizaine de commandes d’affiliés Delhaize », poursuit Kevin. Cette machine, que l'entreprise tente d'améliorer chaque jour, est vendue par l'entreprise à près de 3000 euros HTVA. « Cet investissement vaut la peine », estime Renaud Caeymaex, qui fut donc le tout premier à installer cette machine. « D’abord parce que cela protège les clients, ensuite parce qu’il ne faut pas se préoccuper du nettoyage des chariots et enfin parce qu’on économise pour finir des produits d’hygiène pour le chariot. » A priori, les commandes ne font que démarrer. A noter que lors de notre visite, une responsable de magasin était en charge de stériliser les chariots à la place du client. Un poste supplémentaire, donc. "D'ici peu, les clients devraient pouvoir le faire eux-mêmes, nous devons juste prendre le temps d'installer des indications claires", termine Renaud Caeymaex.  

Découvrez le reportage complet que nous avons récemment consacré au nouvel AD Delhaize Reyers.