Il appelle cela des montagnes russes. Jamais durant sa carrière Ruben Dewaele, patron de trois AD Delhaize, d'un Proxy Delhaize et d'une salle de fitness en Campine, n'avait vécu une période aussi intense que celle de la crise sanitaire. Maintenant que le calme est revenu, Ruben Dewaele jette un coup d’œil dans le rétroviseur, mais pose également un regard sur l’avenir. “En l’espace de trois mois, nous avons vécu une évolution de plusieurs années."

Ruben Dewaele nous reçoit à Arendonk, petite ville située au fin fond de la Campine, près de Turnhout (à deux pas de la frontière hollandaise), où il gère un AD Delhaize. Les clients y sont accueillis à l’extérieur par un employé qui désinfecte les chariots. Au premier étage se loge le bureau du CEO de De Kruideniers, l'entreprise familiale qui compte (pour l'instant) quatre supermarchés locaux et un centre de remise en forme. Le commerce de détail coule dans les veines familiales depuis de longues années. À une certaine époque, cette famille exploitait six magasins. Il en reste quatre aujourd'hui et l'un d'entre eux sera d’ailleurs bientôt vendu. “Nous possédons trois AD Delhaize et un Proxy. Ce dernier devait normalement être repris par un autre exploitant en mars dernier, mais la crise du coronavirus a mis les négociations entre parenthèses. La reprise devait avoir lieu le vendredi 13 mars, date à laquelle la crise a commencé et les mesures de confinement ont démarré. Nous allons aujourd’hui analyser la manière dont peut se faire la reprise.”