La popularité du Black Friday progresse à grands pas en Belgique: 53% des acheteurs en ligne envisagent de passer à l'acte ce 23 novembre. On ne s'attend pourtant pas à ce qu'ils dépensent bien davantage qu'un vendredi normal, contrairement à ce qui se passe dans d'autres pays européens.

C'est une enquête conduite par Ingenico et YouGov sur le comportement des acheteurs en ligne au cours du Black Friday qui le révèle. Une enquête menée dans six pays – Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Royaume-Uni, France et Espagne – autour de ce jour de soldes donnant le coup d'envoi de la saison des fêtes. Une animation commerciale importée des Etats-Unis, où elle suit le temps fort de Thanksgiving Day, et bien avant l'émergence de l'e-commerce, qui s'était focalisé au départ sur le lundi suivant, le "Cyber Monday". L'une des explications fournies à ce nom est d'origine comptable: la date correspondrait au moment de l'année où le résultat cumulé des commerçants passerait du négatif (inscrit à l'encre rouge) au bénéfice. Toujours est-il que l'e-commerce s'est entretemps saisi du Black Friday, au point d'en faire un événement commercial majeur.

31% des répondants belges à l'enquête déclarent avoir déjà dans le passé fait des achats lors du Black Friday, et avoir encore l'intention de le faire en 2018; 21% ne l'ont jamais fait, mais prévoient cette fois de passer à l'acte.

Les données de paiements d'Ingenico montrent que les dépenses sont en Europe 72% supérieures à celles d'un vendredi normal. Une moyenne plus faible en Belgique, où la hausse du montant global des transactions atteint 46%, un chiffre à comparer à ceux, spectaculaires, concernant les Pays-Bas (+132%) ey l'Espagne (+198%).

Les acteurs locaux montent en puissance

Selon les auteurs de l'enquête, les marchands belges plus modestes, locaux ou spécialisés, gagnent des parts de marché lors du Black Friday: 23% des acheteurs en ligne se tournent vers eux ce jour-là. "25% des acheteurs en ligne privilégient même les marques belges bien établies, comme Galeria Inno. 37% utilisent encore de préférence les g'ants internationaux que sont Amazon et AliExpress, mais le combat commence à se faire plus égal." Il se pourrait, selon Ingenico et YouGov, que les entreprises de taille plus modeste soient en mesure de mieux résister au choc des monstres du web marchand grâce à une offre plus ciblée et à un meilleur service. La possibilité de choisir entre des moyens de paiement nationaux ou internationaux jouerait aussi un rôle.

 

Un certain scepticisme sur les niveaux de ristournes

L'enquête montre aussi que si les ristournes forment la principale motivation à acheter lors du Black Friday, un certain scepticisme se manifeste à leur égard. Plus d'un tiers des répondants (36%) considèrent que les réductions affichées à cette occasion ne sont pas tout à fait honnêtes. Une large majorité d'entre eux soupçonne les marchands d'avoir préalablement haussé leurs prix de façon artificielle. Mais le nombre de consommateurs en ligne jugeant les prix promotionnels sincères et honnêtes est presque équivalent: 35%. 

La primauté du prix

Pour 37% des consommateurs en ligne interrogés, le prix du produit reste le principal critère d'achat, suivi par l'envoi gratuit (19%), la sécurisation du paiement (15%), la rapidité de livraison (6%) et la variété de l'offre (6%)

Parmi tous les acheteurs en ligne du Black Friday, on en trouve 11% qui déclarent souvent retourner leurs achats: les femmes le font moins volontiers (7%) que les hommes (15%).