L'organisation sectorielle Mode Unie réclame via une lettre ouverte au gouvernement un assouplissement des mesures de sécurité et la levée de l'obligation de faire son shopping de façon individuelle. "L'eau monte aux lèvres du secteur de la mode, et pour bien d'entre nous, le bateau est en train de couler, lentement, mais sûrement."

Une enquête de Comeos a révélé hier que le chiffre d'affaires parmi ses membres actifs dans les secteurs fashion et health&beauty a reculé de 40% en période de soldes, par rapport à l'an passé. La vague de chaleur, le report des soldes et l'obligation du shopping individuel en sont responsables. Voilà pourquoi l'association sectorielle Mode Unie demande dans une lettre ouverte au gouvernement d'autoriser à nouveau les achats effectués en compagnie d'autres personnes. "Il est minuit moins une. L'eau monte aux lèvres du secteur de la mode, et pour bien d'entre nous, le bateau est en train de couler, lentement, mais sûrement," écrit Isolde Delanghe, directrice de Mode Unie.

La lettre ouverte souligne combien le secteur s'est acharné, depuis la réouverture des magasins, à appliquer toutes les mesures de sécurité nécessaires pour garantir la santé des clients et du personnel. "Le shopping est donc possible en sécurité. Nous l'avons prouvé au cours de trois mois entiers. A ce jour, pas une seule plainte n'a été enregistrée pour une infraction aux mesures de sécurité imposées."

Selon Mode Unie, le secteur de la mode souffre d'un déséquilibre entre la viabilité économique et le degré de sévérité des mesures prises pour garantir la sécurité de la population. "La collection d'hiver est en cours de livraison, les factures de celle-ci doivent être honorées, les pièces doivent être rangées. Les ventes sont au point mort parce que les consommateurs ont peur de faire leur shopping. Cette crainte est entretenue chaque semaine par les communications négatives venant de votre côté," reproche Isolde Delanghe aux autorités, en soulignant que celles-ci devraient plutôt garantir à la population que faire ses achats est sans danger. Le secteur peine aussi à comprendre pourquoi les citoyens peuvent aller manger avec les membres de leur bulle, mais doivent s'abstenir de faire des achats avec eux. Elle demande dés lors au gouvernement d'assouplir ces mesures.

"Mesdames et Messieurs les politiciens, il est minuit moins une. Des recettes fiscales sont mises à disposition de mesures de soutien aux entrepreneurs durement touchés, et à juste titre. Notre demande d'assouplissement ne coûte pas le moindre centime au contribuable, et peut préserver de la faillite des centaines de commerçants du secteur, avec leur personnel," conclut Isolde Delanghe. "Le shopping sûr est possible. Assouplissez le plus vite possible la contrainte du shopping individuel, ou assistez les bras croisés à la mort lente de notre paysage commercial de la mode, exsangue. A vous de choisir."