#3 2019 a fraîchement plié bagage pour laisser place à son successeur. Le moment idéal pour remettre en lumière quelques concepts phares de l’année écoulée. Tout au long de cette semaine, 4 membres de la rédaction partageront l’idée, le concept ou l’innovation qui les a le plus marqué. Aujourd’hui c’est Géry Brusselmans qui s’attèle à la tâche.

Soutenu en avril 2019 par le SPF Santé Publique, le nouvel « indice santé » affublé sur les emballages de centaines de produits alimentaires s’est vite imposé comme l’un des labels incontournables du marché, quasi à la même hauteur que le bio. Le Nutri-Score est par conséquent devenu une arme marketing redoutable. Quoi de mieux que de pouvoir arborer fièrement le Nutri-Score A, pourquoi pas en le comparant avec un autre produit « moins bien coté » ? Les enseignes de grande distribution ne s’y sont pas trompées. La preuve avec la campagne de rentrée de septembre réalisée par Delhaize autour des promotions sur les produits estampillés Nutri-Score A et B.

Le Nutri-Score est toutefois loin de faire l’unanimité : certaines marques ont par définition peu intérêt à faire apparaître le Nutri-Score (on pense notamment aux entreprises spécialisées dans les sodas et les barres chocolatées) et, plus dangereux, ce label ne résume qu’une partie de la réalité. Validée par une équipe de scientifiques, le Nutri-Score est fondée sur la présence – ou non – d’une liste d’ingrédients dans un produit (fibres, protéines, fruits, légumes, etc.). Il ne tient toutefois pas compte de la présence de pesticides, ne révèle rien sur la transformation du produit et ne livre pas de clé sur la quantité à consommer. Certaines marques de frites surgelées affichent un Nutri-Score A. Un consommateur peut-il manger des frites tous les jours s’il souhaite rester en bonne santé ? Tout le monde connaît la réponse…

L’arrivée du Nutri-Score révèle une nouvelle tendance : l’importance du facteur santé dans les paniers des consommateurs.

Géry Brusselmans
Rédacteur en chef adjoint chez Gondola

Quoiqu’en pensent les réfractaires, le Nutri-Score est clairement utile pour mieux décrypter les étiquettes parfois difficilement déchiffrables par le grand public. Cet « indice santé » est surtout amené à se développer à plus grande échelle en 2020, notamment en Belgique car il est déjà validé par les enseignes de grande distribution, mais également au niveau européen. Certaines associations de consommateurs en Europe, dont Test-Achats pour la Belgique, souhaitent que le Nutri-Score soit obligatoire pour tous les produits de toutes les marques dans l’Union Européenne. L’arrivée du Nutri-Score et son importance révèle surtout une toute nouvelle tendance dans la grande distribution : l’importance du facteur santé dans les paniers des consommateurs.

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