Malgré deux restructurations successives, Makro continue d’enregistrer des pertes. Les syndicats craignent un nouveau plan de restructuration.

En 2014 déjà, Makro opérait un tournant stratégique en apportant des transformations sensibles à son concept. La recentralisation des flux logistiques devait par exemple permettre de réaffecter dans chaque magasin une cinquantaine de personnes à la vente et au conseil. Mais les mesures prises en 2014 sur le volet commercial n’ont manifestement pas réussi à remettre Makro Cash&Carry sur les rails en Belgique. Suite à une nouvelle baisse de son chiffre d’affaires en 2015, le management choisit de ne plus s’adresser aux seuls professionnels et indépendants, mais aussi aux consommateurs, via trois axes de spécialisation: food, party, home. Mais choisir, c’est aussi renoncer: Makro cessera alors l’exploitation de l’univers Consumer Electronics, le confiant à Media Markt.

Malgré ces deux plans de restructuration successifs, en 2014 et 2016, Makro continue d’enregistrer des pertes en Belgique. En 2015, son chiffre d’affaires passait sous la barre du milliard d’euros (998,6 millions pour être précis). Une érosion qui s’est ensuite poursuivie, à en croire les chiffres communiqués par De Tijd: de 961 millions en 2016, il est passé à 846 millions en 2017. En 2014, 370 emplois étaient perdus. En 2016, 500 emplois ont été supprimés. Aujourd’hui, 1879 personnes travaillent au sein de Makro, 547 chez Metro et 315 au sein d’autres sociétés ou services.

Selon le journal économique flamand, c’est notamment sa décision de ne plus exploiter le département du petit électroménager qui pénalise l’enseigne. Pression sur les prix, concurrence féroce: d’autres facteurs plus généraux ont également  leur part de responsabilité. De même, Makro a du faire face à des problèmes en entrepôts, entrainant des ruptures de stocks en magasin, explique De Tijd. Mais le gros problème réside, selon le journal, sur le succès de l’e-commerce et des magasins de proximité. Makro ne permet pas l’achat de produits alimentaires en ligne, et se situe en périphérie.

Mais tandis que les pertes se poursuivent, la maison mère de Makro continue, selon De Tijd, d’injecter des dizaines de millions d’euros sans sa filiale belge. En 2016, elle injectait 115 millions d’euros, en 2017 50 millions d’euros et au début de cette année 40 millions d’euros.

Une nouvelle restructuration est-elle pour autant à prévoir? "Nous pourrons bientôt en dire davantage sur notre stratégie" se contente de déclarer un porte-parole à nos confrères. Toutefois, le rapport annuel de l’enseigne ferait état de nouvelles adaptations de la gamme de produits et d’une nouvelle simplification de la structure organisationnelle. Les syndicats craignent quant à eux des fermetures ou des cessions de départements.