La direction générale de la concurrence du SPF Economie a rendu public les résultats de son étude sur les prix pratiqués en supermarché. Selon celle-ci, les grandes surfaces seraient sensiblement moins chères en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.

En effet, les produits alimentaires transformés coûtent près de 10% plus cher en Belgique qu'aux Pays Bas, en France (8%) ou en Allemagne (9%). D'après Jacques Steenbergen et Alexis Walckiers, les auteurs de l'étude, différents facteurs permettent d'expliquer ces différences de prix. Le marché néerlandais est environ 50% plus grand que le marché Belge et est unilingue. L'étude fait également référence à un coût du personnel plus élevé chez nous du fait de législations et d'habitudes sociales. Aux Pays-Bas, les postes au sein du secteur de la distribution alimentaire sont en effet généralement occupés par des jeunes de moins de 25 ans, travaillant seize heures par semaine. Chez nous ces travailleurs aspirent en général à une carrière complète dans le secteur. En moyenne, les coûts de personnel sont donc 30% plus élevés en Belgique. Les cadres couteraient eux-aussi plus cher que leurs homologues néerlandais.

Ces prix élevés pourraient en outre pousser le client à passer la frontière pour effectuer ses achats. Ces achats transfrontaliers coûteraient d'ailleurs déjà 2,5 milliards d'euros par an à l'économie belge, soit une perte de 10.000 emplois pour le secteur.

Réaction de ComeosSuite à la parution des résultats de l'étude, Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos a éminemment souhaité réagir. Celui-ci se dit heureux de voir un rapport confirmant ce qu'il affirme depuis un petit moment. Voici, ce qu'il nous dit par le biais d'un communiqué: "Les éléments sur lesquels nous avons attiré l'attention par le passé sont confirmés. Nos coûts salariaux sont trop élevés, la fiscalité joue en notre défaveur et l'excès de réglementations risque de nous être fatal. A cela s'ajoute des prix d'achat plus élevés pour des produits à marque internationale." Dominique Michel espère une intégration des mesures adéquates dans le nouvel accord gouvernemental, "Car nous ne pouvons nous permettre de laisser la situation s'aggraver." Selon lui, les fournisseurs internationaux pratiquent une politique des prix équivoque. "Notre marché est beaucoup plus petit que le marché hollandais, allemand ou français. Et il est plus compliqué, avec nos diverses langues ainsi que nos réglementations nationales et régionales. Mais il est clair que les multinationales, propriétaires des marques internationales, pratiquent la discrimination. Elles appliquent une politique des prix variable par pays - et il s'agit là d'un problème auquel l'Europe doit s'attaquer d'urgence."

Comeos terminera par signaler que le secteur procure actuellement 400.000 emplois auxquels s'ajoutent chaque années des milliers de nouveaux jobs. "Mais si nous devons lutter à armes inégales contre les concurrents étrangers, tout cela sera remis en cause".