Le grossiste allemand Metro AG a enregistré une croissance « record » de ses ventes au cours de son exercice 2021-2022. Une ombre au tableau toutefois : la récente cyberattaque dont l’entreprise a été victime et qui pourrait lui coûter plusieurs dizaines de millions d’euros.

Metro AG a fait état mercredi d’une « croissance record des ventes » au cours de son exercice 2021-2022 : 29,754 milliards d’euros contre 24,765 milliards un an plus tôt, soit une augmentation de plus de 20% (en monnaie locale). Quant à l’EBITDA ajusté, il s’est établi à 1,389 milliards d’euros, contre 1,171 milliard sur la même période l’année d’avant, ce qui représente une hausse de 219 millions d’euros (+18,7%). Le groupe allemand s’est par ailleurs félicité du succès de son business model multichannel, dont les trois canaux ont connu une forte croissance malgré un environnement qualifié « d’exigeant » : les activités en magasin ont augmenté de 13,3% pour atteindre 23,3 milliards d'euros, les ventes de livraison ont grimpé de 53,4% pour atteindre 6,4 milliards d'euros et les ventes de Metro Markets, son activité de commerce interentreprises, a bondi de plus de 100% pour atteindre 69 millions d'euros.

L’enseigne attribue principalement ces bons résultats à la mise en œuvre « cohérente » de sa stratégie de croissance sCore, soutenue par une inflation croissante et une forte dynamique avec les clients stratégiques. Parmi les effets négatifs qui ont impacté l’exercice 2021-2022, l’enseigne pointe notamment la hausse coûts liée à l'inflation, la guerre en Ukraine et les dépréciations associées, ainsi que les effets sur la monnaie russe. Metro AG rappelle également que trois acquisitions stratégiques ont été réalisées (AGM, Eijsink et Günther-Gruppe), tandis que la vente de ses activités en Belgique a été conclue avec Bronze Properties.

Inflation, cyberattaque et dark web

Pour l’année prochaine, Metro AG s’attend à une croissance de 5 à 10% de ses ventes. Par contre, l’entreprise anticipe une diminution de son EBITDA ajusté comprise entre 75 et 225 millions d'euros, principalement en raison des augmentations de coûts liées à l'inflation, mais aussi à cause de l’impact de la cyberattaque encourue en octobre dernier.

Depuis lors, l’enseigne allemande est aux prises avec les conséquences bien réelles de cette attaque virtuelle, attribuée à l'organisation criminelle Black Basta. Pendant plusieurs semaines, la chaîne de magasins a rencontré des problèmes informatiques qui ont notamment perturbé ses systèmes de caisses, d’étiquetage ou encore sa logistique de livraison. Selon le journal néerlandais Het Financieele Dagblad, la cyberattaque devrait au final coûter à Metro entre 40 et 70 millions d'euros. Le quotidien ajoute que les données personnelles d’employés auraient par ailleurs été dérobées par les hackers et proposées sur le dark web. Metro n’a pas précisé si des données avaient été divulguées et si une demande de rançon a été formulée. L’entreprise compte plus de 95.000 employés, dans 30 pays.