L'annonce du plan de transformation de Delhaize a, pour beaucoup, rappelé le plan de restructuration de Carrefour lancé voici 4 ans. Si certains faits diffèrent, il est toutefois possible de tracer quelques parallèles.

En février 2010, Carrefour annonçait la fermeture de 14 hypermarchés et de 7 supermarchés, entrainant une perte possible de plus de 1600 emplois. Comme pour Delhaize aujourd'hui, le coût des travailleurs était devenu trop élevé et les magasins intégrés concernés devaient alors soit fermer leurs portes, soit devenir des points de ventes affiliés. Un scénario qui affiche dès lors quelques ressemblances avec celui que Delhaize connait aujourd'hui.

Et pourtant, malgré le nombre impressionnant de mises à pied annoncées, la situation diffère en plusieurs points. En 2010, pour le retailer français, le temps pressait. L'avenir de l'entreprise était bel et bien en jeu. Or le cas de Delhaize est différent. Au global, le distributeur belge reste bénéficiaire. Ce qui ne signifie évidemment pas qu'il n'y a ici aucun problème. Depuis quelques temps déjà, la rentabilité du retailer est sous pression. Une telle mesure était nécessaire en vue d'assurer l'avenir des magasins concernés. Delhaize souhaite réagir à temps, bien que des commentateurs s'accordent à dire que la chaîne de supermarchés a trop tardé.

Malgré les économies annoncées par Carrefour, le bain de sang social n'eut jamais lieu. Les licenciements secs ont été évités. Le personnel ayant travaillé dans les 16 points de vente devenus Carrefour-Mestdagh fut repris par Mestdagh, tout en bénéficiant de moins bonnes conditions qu'auparavant. Par ailleurs, Carrefour a non seulement économisé, mais aussi modifié son approche globale et apporté une nouvelle dynamique.