Les salons qui ne doivent pas se réinventer un second souffle sont aujourd’hui clairsemés. Un des flambeaux dans notre branche, le « salon de la quincaillerie », n’y échappe pas. Après avoir déjà opté pour un salon bisannuel, il a été décidé cette année d’en écourter la durée d’un jour (3 jours au lieu de 4).

Précédemment le salon de la quincaillerie se terminait le mercredi, avec des allées et des stands vides dès midi. Gondola y était le dernier jour, et n'a vu les couloirs peu à peu se dégorger qu'à partir de 15h30. Sur la plupart des stands, on y travaillait encore activement, voire à un rythme réduit (dû à la fatigue ?). Si nous apprenons dès lors par le communiqué de presse que le nombre de visiteurs d’environ de 44000 professionnels reste au même niveau qu’en 2014, il semble donc que la mission sur ce point soit atteinte : autant de visiteurs, mais un jour de travail et de coûts en moins pour les exposants ! Cela pourrait, non devrait, faire réfléchir nos amis de « DIY & Homing ».

Eisen Award 2016

Un salon international est le moment par excellence pour montrer des nouveaux produits. Malheureusement, cela y fait souvent défaut. Le Eisen Award 2016 est un soutien pour les entreprises qui continuent d’innover. On a surtout été frappé par deux nominés : le canadien TC TOOLS a une gamme d’outils à main multifonctionnels visuellement très bizarres mais innovants. On veut clairement en créer ici un nouveau segment sur le marché et nous en applaudissons l'initiative ! Le modèle TC TOOLS 115 présenté ne combine pas moins de 11 fonctions utiles pour le travail de la terre.

Le fabricant allemand d’accessoires pour outillages, Wolfcraft, était également présent avec son outil « marteau tire-lame » 3 en 1 dans la catégorie des outils multifonctionnels qui rendent la vie plus facile à l’utilisateur (et au bricoleur). Avec cet outil, poser du parquet et du laminé devient un jeu d’enfants.

DIY Boulevard à la Chinoise

Le salon de la quincaillerie a lui-même aussi innové. « The DIY Boulevard était un point fort de l’édition 2016 et a attiré beaucoup de visiteurs », selon Katharina C. Hamma, COO de Koelnmesse. Grâce à ce Boulevard, un large couloir au milieu du hall 5 d’environ 230 mètres de long, le salon de la quincaillerie a explicitement ouvert le salon au secteur DIY et s’éloigne ainsi des produits et manufacturiers uniquement axés vers l'utilisation simple ou professionnelle. Cela a attiré, une nouvelle fois, un certain nombre de déserteurs au salon : Abus, Burg-Wächter, Fischer, Steinel et Tesla pour n’en citer que quelques-uns. Une quarantaine d’exposants se trouvaient côte à côte sur de petits stands identiques. Ou comment apprendre des Chinois et de leur approche standardisée, même lors de leurs participations à une bourse.

Ce n'était pas le seul point pour lequel les Chinois ont été copiés. Devons-nous envisager autrement le regroupement de stands pour les pays européens ? Les Italiens et leurs petits réduits identiques, les entreprises allemandes regroupées en régions, etc. À l’opposé, c’était parfois les Asiatiques qui étaient encore difficiles à distinguer en tant que tel, une appellation « renommée », parfois de grands stands et une visibilité qui fait penser aux meilleures grandes marques.

L’e-commerce ne fait pas défaut

Une innovation supplémentaire des organisateurs du salon était l’imposante e-commerce Arena qui formait la liaison entre les importants halls 4 et 5 ainsi que le thème de la journée e-commerce lors de la journée d’ouverture ! Plusieurs e-retailers y étaient regroupés. La plus manifeste, évidemment, était le grand stand de Google et le stand de Alibaba.com !

Le salon de la quincaillerie a fait un pas important avec ces modifications et se fixe clairement l’objectif d’attirer un public professionnel plus large. Cela nous semble plus que logique de ne plus enrayer, également en Belgique, le retailing omnichannel, frontière devenant de plus en plus floue entre « DIY » et « PRO » à cause des canaux de distribution alternatifs.