Produit saisonnier par excellence, le maatje se fraie spécifiquement en Belgique une place de premier rang dès le mois de juin dans tous les étalages des rayons poissonnerie. La première semaine de vente explose généralement tous les records en grande distribution. 

Quel sera le jour exact du lancement de la saison des maatjes ? Les professionnels ne répondent généralement à cette question que quelques jours avant le début de la pêche. Seule certitude : le maatje, également appelé ‘Hollandse nieuwe’ au nord du pays et aux Pays-Bas, est l’une des traditions culinaires les plus populaires chez nous. Les Belges sont d’ailleurs les plus gros consommateurs de maatjes, derrière les Hollandais mais devant les Allemands ! Chez Delhaize, rien que pour la première semaine de lancement fin juin dernier, 550.000 maatjes ont été écoulés et 56 % des volumes annuels ont été vendus les trois premiers mois suivant le lancement, soit entre juin et août. L’enseigne au lion avait d’ailleurs soutenu l’action via une promotion ‘1 ravier acheté, 1 ravier offert’, qui s’était soldée par une augmentation significative des ventes. Du côté de Lidl, on souligne que les mois de juin, juillet et août représentaient l’année dernière pas moins de 42 % des ventes totales de maatjes. “De manière générale, nous constatons que les ventes de maatjes augmentent considérablement chaque année”, se félicite Eva Biltereyst, porte-parole de Colruyt Group. “Chez nous, nous ne vendons qu’une seule référence de maatjes, pour environ 270.000 paquets par année, uniquement chez Colruyt Meilleurs Prix.” Si l’engouement autour des maatjes est significatif durant le mois de juin et plus généralement en été, c’est surtout parce que les maatjes sont un produit saisonnier. Dérivé du néerlandais ‘maagdje’, qui signifie ‘vierge’, le maatje est en réalité un jeune hareng, de deux ans à peine, pêché à une certaine phase de la croissance. On dit vierge car il n’a en fait produit ni laitance (sperme sécrété par les glandes génitales des poissons mâles durant la période de reproduction), ni œufs. Généralement assez maigres durant l’hiver, les harengs se nourrissent de planctons présents dans l’eau de mer au printemps et atteignent ainsi un poids suffisant pour être pêchés, raison pour laquelle le stade de maturité diffère chaque année, en fonction des conditions météo ou d’abondance de nourriture.