L’Observatoire de la consommation, organe de l’Apaq-W, publie les résultats d’une étude sur la consommation de fromage des Belges francophones. “9 Belges francophones sur 10 consomment régulièrement du fromage, preuve qu’il reste incontournable dans l’assiette des consommateurs”, souligne Philippe Mattart, directeur général de l’Apaq-W.  

L’Observatoire de la consommation, qui publie désormais régulièrement des études autour de la consommation, s’est penché sur la consommation de fromage des Belges francophones. Les chiffres de cette étude émanent d’un sondage, réalisé en ligne en juillet dernier, auprès de 1.000 répondants belges francophones. La conclusion principale ? Le fromage reste un incontournable de l’assiette : près de 9 Belges francophones sur 10 ont consommé du fromage dans les trois mois ayant précédé l’étude et 81 % en consomment au moins une fois par semaine. Toutefois, si ces pourcentages sont élevés, la consommation générale a légèrement baissé en comparaison à l’année 2022. En 2022, 87 % des Belges francophones déclaraient avoir consommé du fromage au moins une fois par semaine, contre 81 % en 2023. “Cette baisse n’est pas forcément étonnante, elle reflète plus généralement une tendance générale de consommation, liée à une certaine baisse du pouvoir d’achat, notamment liée au contexte économique et à la guerre en Ukraine”, observe Julien Capozziello, responsable de l’Observatoire de la consommation. “Il y a également des signes positifs. Selon notre étude, la consommation de fromage devrait repartir à la hausse dans les mois à venir. 82 % des répondants qui consomment du fromage annoncent en effet que leur consommation va se stabiliser et 16 % annoncent même qu’elle va augmenter. Cela signifie tout simplement que 98 % des répondants disent que leur consommation de fromage va au moins se stabiliser, à peine 2 % disent qu’elle va diminuer.” 

Le Wallon, plus grand consommateur du pays

D’après les données GfK, le Belge francophone est le plus gros consommateur de fromage du pays. Il consomme pas moins de 13,8 kilos par an alors qu’en moyenne, un Belge consomme environ 11,9 kilo ! Concernant l’étude, si le fromage de vache est incontestablement le plus cité par les consommateurs, le fromage de chèvre a lui aussi son petit succès (60 % des répondants déclarent en consommer), tout comme le fromage de brebis, qui ferme le trio de tête avec 42 %. Les Belges francophones affectionnent particulièrement le fromage à pâte dure, 84 % des répondants le placent en effet à la première place, suivi du fromage à pâte molle et croûte fleurie comme le brie (70 %), puis le fromage frais (54 %), le fromage fondu (52 %), le fromage à pâte molle et croûte lavée comme le fromage de Herve (47 %) et enfin le fromage bleu (37 %). Le fromage le plus consommé reste celui en tranches : 77 % des répondants affirment en consommer régulièrement. Suit ensuite le fromage en bloc (67 %), le fromage râpé (65 %) et enfin les cubes (36 %). “On observe le succès du fromage en tranches car les Belges en général consomment beaucoup de fromage pour leurs sandwiches”, assure Julien Capozziello. L’étude s’intéresse d’ailleurs à la manière dont les Belges francophones consomment le fromage. Il est en premier lieu consommé sur du pain (84 %), dans un plat (59 %), en plateau de fromages (52 %), en cubes à l’apéro (49 %) et enfin en cubes en-cas (35 %). “Parmi les moments de consommation, signalons également que le moment le plus plébiscité pour consommer du fromage est le repas du midi (59 %), suivi du souper (51 %), de l’apéritif (45 %), du petit-déjeuner (35 %) et enfin de la soirée (27 %)”, évoque Clément Manguette, responsable communication pour l’Observatoire de la consommation.

L’origine du fromage est un critère d’achat important

Sans grande surprise, c’est en supermarché que les Belges francophones se ravitaillent le plus souvent en fromage. La réponse qui s’octroie le plus de suffrages est la grande surface (89 %), puis le rayon frais du supermarché (77 %) et enfin le comptoir fromager du supermarché (40 %). Suit ensuite le marché, le petit commerçant, la crèmerie spécialisée, puis le fermier ou l’agriculteur et enfin le magasin bio. Quant aux leviers à la consommation, le prix est le critère d’achat le plus cité. 61 % disent que c’est le critère de choix numéro 1. Suit ensuite les promotions/réductions (34 %), le format (30 %), l’origine (25 %), la marque (23 %) et enfin la durée de conservation (22 %). “Le fait que le critère prix se retrouve en numéro 1 n’est pas du tout étonnant, c’est généralement valable pour les autres catégories de produits”, analyse Clément Manguette. “Nous remarquons également que l’origine des fromages est un élément important pour la moitié des Belges francophones et qu’un quart des répondants en fait un critère important d’achat.” 

En ce qui concerne l’intérêt pour les fromages wallons, notons que 51 % des consommateurs déclarent préférer les fromages des petits producteurs ou de marques s’engageant à respecter leur travail. Près de 4 consommateurs sur 10 affirment aussi vouloir se limiter, dans la mesure du possible, aux fromages locaux, et que cette origine locale constitue un critère d’achat pour 19 % des consommateurs. Notons enfin que le fromage est le type de produit laitier wallon le plus consommé et que, par rapport à une étude menée en 2019, la consommation de fromages wallons reste stable. Cette donnée offre de belles perspectives pour le marché des fromages wallons. Enfin, dernière question : pourquoi les Belges achètent-ils du fromage ? Les trois premières raisons sont le plaisir (73 %), le bon goût (65 %) et l’habitude (37 %). “Nous observons que les consommateurs associent le fromage aux rites de convivialité et de partage, c’est également une bonne piste de communication pour les producteurs et marques qui souhaiteraient recruter de nouveaux consommateurs”, conclut Clément Manguette. 

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“Les fromages locaux ont un grand potentiel”

Comme le souligne l’étude de l’Observatoire de la consommation, les Belges francophones estiment que l’importance de l’origine du fromage est plus marquée que pour d’autres catégories alimentaires. “Selon les chiffres de la CBL, la Confédération Belge de l’Industrie Laitière, le volume de production belge est de l’ordre de 122.750 tonnes”, souligne Philippe Mattart, directeur général de l’Apaq-W, l’Agence Wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité. “Or, nous importons 424.800 tonnes de fromage, notre balance commerciale est donc déficitaire. Il se fait que le consommateur belge a encore des habitudes de consommation autour de références étrangères connues. Vu les données de l’étude, le consommateur pourrait tout à fait être séduit par un produit similaire ou quasi similaire, produit en Wallonie.” Pour renforcer la visibilité des fromages locaux, l’Apaq-W va mettre en place ces prochaines semaines des campagnes de communication spécifiques. “Nous souhaitons offrir une vraie visibilité aux produits fromagers locaux et, en parallèle, inciter les producteurs à développer de nouvelles initiatives”, conclut Philippe Mattart.