Le Comité de concertation a annoncé ce midi le renforcement de ses mesures destinées à freiner la pandémie. Celles limitant drastiquement la fréquentation des commerces dits non-essentiels sont mal accueillies, notamment par Comeos.

Dominique Michel, le CEO de Comeos fait part de son incompréhension : "La Belgique est le seul pays qui impose de faire ses achats seul. Nous avons les mesures d'hygiène et sécurité les plus strictes : nous limitons le nombre de clients en magasin, tout le monde porte le masque, les désinfectants sont disponibles. Nous agissons avec soin depuis des mois et il n'y a pas de problème, même en périodes fastes comme à Noël ou durant les soldes."

"Tous les virologues ont déclaré que le shopping ne pose aucun problème, les contaminations interviennent à l'école et sur le lieu de travail" ajoute Dominique Michel en reprochant aux autorités le retard pris sur la vaccination, les tests et le contact tracing.

Le shopping sur rendez-vous pas praticable

Commentant ensuite les mesures annoncées ce midi, Comeos juge l'idée d'un shopping sur rendez-vous impraticable, à moins de prévoir trois conditions. Les prises de rendez-vous devraient pouvoir se faire par voie électronique, téléphonique, mais aussi sur place. L'enlèvement du click & collect devrait être permis à l'intérieur, aux caisses existantes. Et les grands magasins sont aussi les plus sûrs, la limite de 50 clients qui leur est imposée devrait donc être relevée. Dominique Michel plaide également pour des mesures de compensation équilibrées, constatant que la plus part de celles qui ont été prises l'ont été au bénéfice exclusif des petites entreprises.

Absence de concertation avec les secteurs touchés

Dès ce matin, notre rédaction avait eu vent du contenu des mesures visant entre autres le commerce non-essentiel, qui ressemblent en réalité à un copier/coller de celles prises récemment aux Pays-Bas. On s’étonne dès lors de s’apercevoir qu’elle n’ont entretemps fait l’objet d’aucune préparation ou concertation avec les commerçants concernés, ainsi que quelques coups de sondes nous ont permis de le vérifier dans le courant de la matinée. Ces commerçants peinent à comprendre en quoi leur fermeture va réellement avoir un impact favorable sur le rythme de contamination. Leur réouverture, à l’issue de la précédente mesure de restriction, n’avait donné lieu à aucune hausse de celui-ci. Et bien des enseignes avaient maintenu des précautions plus sévères que celles imposées au commerce, en n’admettant qu’un client par 20 m2 au lieu des 10 m2 préconisés. Y superposer une limite de 50 clients maximum, représente, pour des surfaces parfois énormes, une dilution considérable.

L’entrée en vigueur des mesures est fixée à samedi. C'est très court pour se préparer sans préavis à une procédure inédite, et c'est probablement aussi propice à provoquer dès aujourd'hui et jusqu'à vendredi soir un rush vers les magasins dont l'accès sera ensuite sévèrement restreint.