Unilever a annoncé ce lundi que son CEO, Alan Jope, avait l’intention de prendre sa retraite à la fin de l'année 2023, soit cinq ans après son arrivée à la tête du géant de l’agroalimentaire. Le conseil d'administration de l’entreprise va désormais se mettre en quête d’un successeur « en interne et externe » .

« À l'approche de ma cinquième année en tant que CEO, et après plus de 35 ans au sein d'Unilever, je pense que le moment est venu pour le conseil d'administration de commencer la recherche officielle de mon successeur », a déclaré Alan Jope dans un communiqué de l’entreprise. « La croissance reste notre priorité absolue, et dans les trimestres à venir, je resterai pleinement concentré sur l'exécution disciplinée de notre stratégie, et sur l'exploitation de tous les avantages de notre nouvelle organisation. » Le président du CA, Nils Andersen, a de son côté estimé qu’Unilever avait vu ses performances s'améliorer grâce aux « choix stratégiques clairs » et à une « transformation importante de l'entreprise » opérés par Alan Jope. « Sous sa direction, Unilever a apporté à sa stratégie, à sa structure et à son organisation des changements cruciaux qui la placent en bonne position pour réussir », a-t-il ajouté.

Perte de crédibilité ?

Cette annonce intervient moins d’un an après la tentative de rachat avortée de la branche santé grand public de GlaxoSmithKline. Par trois fois, la proposition d’Unilever pour s’offrir la division « Consumer Healthcare » de GSK avait été rejetée, la dernière offre culminant à 50 milliards de livres. À l’époque, la manœuvre n’avait guère suscité l’enthousiasme parmi les actionnaires, certains d’entre eux estimant même qu’Unilever privilégiait trop le développement durable au détriment de la croissance. De plus, cet échec pourrait avoir quelque peu entamé la crédibilité d’Alan Jope et terni son bilan à la tête de l’entreprise. Il reste désormais encore un peu plus d’un an au dirigeant pour tenter de remédier à cela. Une période qui ne sera pas de tout repos puisque le géant de l’agroalimentaire devra notamment poursuivre la réorganisation de ses activités, dans un contexte économique difficile.