Les députés Leen Dierick et Nathalie Muylle (CD&V) veulent reporter le début des soldes d'hiver au 1er février et celles d'été au 1er août. Ils ont ainsi soumis un amendement à une proposition antérieure émanant du CD&V. 

Ces derniers mois, de nombreuses discussions ont tourné autour du report des soldes d'hiver et d'été. Cette mesure était censée aider les commerçants à se débarrasser des stocks qu'ils ne vendaient pas en raison des fermetures obligatoires de magasins. Finalement, il a été décidé de reporter d'un mois les soldes d'été. Bien que Mode Unie ait également demandé de reporter les soldes d'hiver au 1er février, le ministre des affaires économiques, Pierre-Yves Dermagne, a décidé la semaine dernière de ne pas suivre cette proposition. Les soldes ne commenceront que le lundi 4 janvier au lieu du samedi 2 janvier, ceci afin d'éviter une grande affluence. En coulisses toutefois, le sujet continue susciter les débats. Un amendement a par exemple été déposé par les députés Leen Dierick et Nathalie Muylle (CD&V) suite à une proposition antérieure du CD&V. Ils veulent reporter définitivement le début des solstices d'hiver et d'été au 1er février et au 1er août. "Les conditions météo ont changé de façon spectaculaire dans notre pays. Par conséquent, les consommateurs auront besoin de leurs vêtements d'été et d'hiver à un moment ultérieur", souligne Leen Dierick. "L'hiver est à son apogée en février alors que nos vêtements d'été ne sont nécessaires qu'en juillet et août. Il est donc préférable de reporter les soldes d'un mois." 

Bien que Nathalie Muylle souligne que de nombreux commerçants du secteur de l'habillement, de la chaussure et de la maroquinerie demandent également un report, Comeos, qui représente les grandes chaînes de mode, n'est pas de cet avis. "Nous prenons note avec étonnement de la proposition de report des soldes. Nous sommes clairement contre cette proposition, tout comme le NSZ du côté flamand et l'UCM du côté francophone", répond Hans Cardyn, porte-parole des Comeos. "Le report définitif des soldes est de toute façon une mauvaise idée car nous ne vivons pas sur une île. En France, les soldes commenceront en janvier. Si vous les reportez en Belgique, les consommateurs passeront la frontière ou achèteront en ligne, car les plateformes en ligne commenceront de toute façon leurs soldes début janvier". Comeos souligne que l'amendement ne tient pas compte du fait que les soldes ne se limitent pas aux vêtements. "Les magasins de meubles, de health and beauty, les magasins d'électricité, les magasins de sport, ... tous participent aux ventes et tous ces secteurs se sont prononcés contre le report", poursuit la fédération professionnelle. Mode Unie, qui représente les détaillants de mode indépendants, est favorable à un report d'un mois. "Un récent sondage auprès de nos membres montre que la grande majorité (71,7%) des indépendants est favorable à un report définitif de la période des soldes", explique Isolde Delanghe, directrice de Mode Unie, à Gondola. "En reportant les soldes, elles ne tombent plus en milieu de saison. Cela permettra aux détaillants de vendre leur stock saisonnier pendant un mois de plus et de se retrouver en rupture de stock".

Projet d'abolir la "période d'attente", qui précède les soldes

Au début de l'année, Leen Dierick a également présenté un projet de loi visant à abolir la "période d'attente". C'est la période pendant laquelle les commerçants de vêtements, de chaussures et d'articles de cuir ne sont pas autorisés à annoncer des réductions de prix. "Nulle part ailleurs en Europe, il n'y a une telle course aux soldes", souligne Leen Dierick. "Cette période d'interdiction était autrefois utilisée pour faire en sorte que tous les commerçants commencent à vendre en même temps. En pratique, cette période de blocus dépasse cet objectif initial. Les commerçants la contournent en pratiquant des sortes de soldes et des rabais en quantité. En abolissant cette pratique, nous offrons une certaine clarté aux commerçants". Cette proposition fait toutefois l'objet de nombreuses critiques au sein du secteur. Une interdiction de cette mesure ne semble pas vraiment à l'agenda.