Selon une récente enquête de la Fevia, l’approvisionnement de la moitié des entreprises alimentaires est perturbé et 4 entreprises sur 10 indiquent qu'elles pourraient temporairement suspendre ou réduire leur production dans les semaines à venir.

Dans un contexte économiquement fragilisé par des facteurs comme l’explosion du coût des matières premières, c’est désormais la guerre en Ukraine qui met le secteur à mal. Selon une récente enquête réalisée par la Fevia, l’approvisionnement de la moitié des entreprises alimentaires est désormais perturbé. 70% d’entre elles devront adapter la composition de leurs produits et 4 entreprises sur 10 indiquent qu'elles pourraient temporairement suspendre ou réduire leur production dans les semaines à venir. A ce titre, la fédération de l’industrie belge demande aux autorités et aux clients un « soutien urgent » et une certaine flexibilité qui permettront à la chaîne alimentaire de continuer à tourner. Alors que l’industrie alimentaire s’est redressée en 2021 (arborant un chiffre d’affaires de 61,4 milliards d’euros, soit une hausse de 13,1% par rapport à 2020), la guerre en Ukraine vient à nouveau mettre le secteur sous pression. « La rentabilité des entreprises alimentaires belges est tombée à un niveau historiquement bas de 2,8% », indique le rapport. « Si nous ne pouvons pas répercuter ces coûts, il ne sera plus rentable de poursuivre la production », prévient Anthony Botelberge, président de la fédération. Une hausse des prix dans les magasins inévitable qui s’allie à une mise à mal de la production : « 9% des entreprises alimentaires belges ont réduit leur production au cours des dernières semaines et 30% prévoient de le faire prochainement », indique toujours le rapport. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les perturbations mondiales de la chaîne d’approvisionnement et les mauvaises récoltes ont entraîné une hausse de 43% du prix des matières premières en un an et demi.

Pénuries de matières premières

La guerre en Ukraine menace de provoquer des pénuries de différentes matières premières. « Les raffineries d'huiles végétales de l'Union européenne, par exemple, s'approvisionnent en Ukraine pour 35 à 45% de l'huile de tournesol consommée dans l'UE. Les fabricants de produits préparés à base de pommes de terre et de légumes, de plats préparés, de margarines, de sauces, de pâte à tartiner au chocolat, de céréales petit-déjeuner et de produits de pâtisserie, ainsi que de nutrition médicale et d’aliments pour bébés, se précipitent désormais pour trouver des solutions alternatives, qui sont évidemment beaucoup plus coûteuses », indique le rapport. Les fabricants de pain et de produits de boulangerie, de pâtes et de biscuits, ressentent aussi les effets de la réduction des exportations de blé en provenance de Russie et d’Ukraine. Les producteurs belges sont également menacés de pénuries d’autres ingrédients, tels que l’huile de lin ou le miel. « Nos entreprises vont tout faire pour continuer à garantir l’approvisionnement en nourriture, comme elles l’ont fait pendant la pandémie. Nous sommes un secteur résilient, mais dans ces circonstances exceptionnelles, nos entreprises ont besoin de soutien et de flexibilité », conclut Anthony Botelberge.