La grève entamée la semaine dernière par le personnel des centres de distribution d’Albert Heijn aux Pays-Bas est toujours en cours et prend même de l’ampleur, rapportent les médias néerlandais. Avec à la clé de plus en plus de rayons vides dans les magasins, aux Pays-Bas mais aussi en Belgique.

Depuis maintenant une dizaine de jours, les syndicats néerlandais mènent des grèves dans les centres de distribution d’Albert Heijn aux Pays-Bas. Au cœur du conflit : les négociations autour d’une éventuelle revalorisation des salaires du personnel de ces installations. Et le mouvement ne semble pas vouloir faiblir, alors qu'environ la moitié des supermarchés de la chaîne outre-Moerdijk doit déjà composer avec des articles manquants. Selon une représentante du syndicat FNV à RTL Nieuws, le nombre de grévistes aurait dépassé la barre des 1.000 à la fin de la semaine dernière contre à peine plus d’une centaine au début du mouvement. Quelque 6.000 personnes travaillent dans les centres de distribution d’Albert Heijn aux Pays-Bas, dont près de 3.000 intérimaires. Interrogé par le média néerlandais RetailTrends, l’expert en retail Paul Moers a estimé que ces grèves avaient d’ores et déjà coûté « des millions » à Albert Heijn.

L’enseigne ne disposant par ailleurs pas de pareils centres de distribution dans notre pays, les installations néerlandaises approvisionnent également les 70 magasins belges d’Albert Heijn. « Les perturbations sont pour l'instant mineures », a assuré la porte-parole d’Albert Heijn en Belgique, Ann Maes, à l'agence Belga, concédant toutefois que des rayons vides pouvaient être observés dans certains points de vente. « Mais au plus les grèves dureront, plus ces perturbations se feront sentir. »

Salaires et travail du dimanche

Il y a près de deux semaines, les syndicats néerlandais CNV et FNV ont lancé un ultimatum à la direction d’Albert Heijn : sans une revalorisation salariale jugée « décente », le personnel des centres de distribution se mettrait en grève, des menaces mises à exécution dans la foulée. Les représentants du personnel réclamaient une hausse salariale d’environ 14% et souhaitaient que les salaires soient augmentés au même rythme que l'inflation. Dans un premier temps, la direction proposait une augmentation de salaire de 8% (6% maintenant, 2% supplémentaires en 2024). Les syndicats auraient entretemps revu leurs exigences à + 10%, ce que la direction semble juger acceptable. Par contre, là où le bât blesse toujours, c’est au niveau des primes pour le travail effectué le dimanche : Albert souhaite les raboter de + 100% à + 50% pour les futurs nouveaux employés, ce que les syndicats refusent toujours catégoriquement. « Nous ne voulons pas que les futurs employés paient pour l'augmentation de salaire des employés actuels », a commenté Roel van Riezen, du syndicat CNV, à RTL Nieuws. Ce dernier ajoute qu’un tel accord sera difficilement explicable auprès de ces nouveaux travailleurs d’ici quelques années.

Pour Ahold Delhaize, ces troubles s’ajoutent à ceux qui affectent déjà le groupe depuis près de deux mois dans les magasins intégrés de l’enseigne au lion en Belgique. Hier encore, une rencontre entre la direction de Delhaize et les partenaires sociaux n'a pas abouti, les syndicats la quittant prématurément. Mais derrière l'éternel refrain du ‘blocage’, la pression monte sur toutes les parties…