Un échec, la réunion d'hier avortée, entre Delhaize et les syndicats ? C'était couru d'avance : rien ne pouvait quoi qu'il arrive progresser avant la manifestation – et la réunion – du 22 mai. Mais en revanche, derrière l'éternel refrain du "blocage" repris dans la presse, la pression monte sur toutes les parties. Peut-être finira-t-on bien par parler concrètement, après le 22 mai. Ce qui rejoindrait notre pronostic initial, formulé dès le début du conflit : celui d'un long scénario prolongé jusqu'à l'été…

Une fois de plus, la rencontre tenue hier après-midi entre Delhaize et les partenaires sociaux n'a pas abouti, les syndicats la quittant prématurément en constatant que l'entreprise ne renonce pas à son plan de franchisation. A la huitième semaine de conflit, on pourrait donc toujours parler de blocage et d'impasse. Mais à vrai dire, ce résultat était parfaitement prévisible. "Nous refusons de parler de plan d'avenir lors d'un conseil d'entreprise ordinaire,"ont fait savoir les syndicats quand la Direction a tenu à évoquer son plan d'avenir. Dès le moment où un mot d'ordre de manifestation nationale a été lancé en front commun syndical pour le 22 mai, date à laquelle doit aussi se tenir la prochaine réunion de concertation, il semblait totalement illusoire d'attendre une quelconque avancée de celle-ci. Et ce d'autant plus que les syndicats étaient passablement énervés par la prolongation par la justice de l'interdiction des piquets de grève devant les magasins, non plus seulement à Bruxelles et dans le Brabant flamand, mais sur tout le territoire belge.