Comeos, la fédération du commerce et des services, déplore qu’aucune solution n’ait pu être trouvée au sein de la concertation de la chaîne pour les problèmes relatifs à la viande de porc. Hier, il n’a pas été possible d’atteindre un accord ni sur une solution à court terme, ni sur une approche structurelle.

« Durant l’été, nous sommes parvenus à deux accords au sein de la chaîne alimentaire », déclare  Dominique Michel, CEO de Comeos. « Pour le prix du lait, nous avons conclu un accord général en faveur d’un mécanisme de stabilisation, avec une intervention financière à court terme. Il n’a pas été possible de conclure un même accord pour le prix du porc. Nous avons donc décidé de prendre tous ensemble le temps pour également élaborer pour ce secteur un système à long terme et un mécanisme de support à court terme. »

« Depuis lors, nous avons sans cesse misé sur ces deux pistes », poursuit Michel. « Un accord est possible concernant une vision à long terme, assortie de solutions structurelles, dans le cadre de laquelle nous miserions ensemble sur la qualité et l’innovation. En outre, nous étions prêts à consentir un effort financier temporaire, mais cette proposition s’est avérée inexécutable. Hier, l’Agrofront a également reconnu que l’engagement pris fin août n’est pas exécutable sur le plan juridique – l’autorité de la concurrence y avait d’ailleurs déjà fait objection. Nous opérons sur un marché international et un supplément aurait eu un impact tant sur les importations que sur les exportations de porcs (de la viande de porc). Sur les onze millions de porcs élevés en Belgique, huit millions sont exportés. »

Tout le monde paie

« Le supplément temporaire devait traiter les différents clients de manière égale », souligne Dominique Michel. « Donc aussi bien le supermarché que le boucher, l’horeca (représentant 16% des ventes de viande de porc) et le marchand ambulant. Ce n’est qu’ainsi que les éleveurs de porcs auraient bénéficié de l’aide nécessaire, et ce de façon garantie. Nous étions même prêts à accepter un supplément de prix de la part des abattoirs – mais cela ne s’est pas avéré faisable sur le plan juridique. Cela n’a aucun sens de conclure un accord qui n’est pas contrôlable  - car les éleveurs de porcs ne bénéficieraient d’aucune garantie de recevoir un revenu plus élevé. »

Diminution de la consommation

Le Belge achète et consomme moins de viande qu’il y a dix ans. La production de viande de porc a augmenté de 12% dans notre pays entre 2005 et 2013, alors que la consommation moyenne par habitant a baissé de 6 pour cent. « Nos membres n’achètent que 6,8 pour cent des porcs produits en Belgique », précise Michel. « Nous suivons donc les prix, nous ne les fixons pas. Néanmoins, nous ne voulons pas échapper à nos responsabilités et nous nous sommes donc engagés – et sommes le seul pays d’Europe à l’avoir fait – à œuvrer à un accord interprofessionnel, dans le cadre duquel l’ensemble de la chaîne collabore en faveur de l’innovation, de la qualité et de la durabilité. Autre fait très important à épingler : toute la viande de porc vendue dans nos magasins est d’origine belge. »

Pour Dominique Michel, il est dès lors incompréhensible que les organisations agricoles montrent maintenant le commerce du doigt. « Nous continuons à adopter une attitude constructive, mais le jeu doit être joué loyalement. Nous ne pouvons être accusés de ne pas tenir notre parole, alors que nous sommes tous arrivés à la même conclusion : l’accord conclu au mois d’août n’est  pas exécutable tant sur le plan technique que juridique. »

Update: Colruyt verse un soutien de 10 cents du kilo aux éleveurs