Au sein du groupe FNG, 287 emplois devraient disparaitre et 47 magasins de diverses marques devraient fermer. Le verdict est lourd, mais il devrait y avoir plus de licenciements dans le groupe en difficulté, dit Pierre-Alexandre Billiet, PDG de Gondola. 

Il était clair depuis un certain temps que le groupe FNG était en difficulté, mais lundi, le verdict est tombé : 287 emplois disparaissent, 47 magasins ferment. "Ce n'est pas une grande surprise", déclare Pierre-Alexandre Billiet, PDG de Gondola. "Je m'attends à davantage de licenciements et de fermetures, répartis sur plusieurs phases. Les licenciements et les fermetures sont disproportionnés par rapport aux problèmes que connaît l'entreprise. Le FNG s'est beaucoup endetté et s'est mis en difficulté". 

"Comment un groupe peut-il connaitre une croissance aussi rapide que FNG, qui a racheté l'acteur suédois du commerce électronique Ellos Group l'année dernière seulement, si le marché dans son ensemble est au point mort ? La reprise de Brantano il y a quatre ans a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : c'était une parfaite consolidation financière, mais en réalité les magasins Brantano étaient déjà allés trop loin. Il existe peut-être encore des mesures de soutien pour les entreprises comme FNG, mais elles n'élimineront pas les problèmes existants. Il était déjà clair, lors du "rachat inversé" de Miss Etam aux Pays-Bas, que la société ne se portait pas bien : un tel rachat inversé - dans lequel des actions ont d'abord été vendues à Miss Etam, puis le magasin a été vendu - est généralement le signe de problèmes financiers plus profonds. À cela s'ajoute l'acquisition, l'année dernière, de la société suédoise de commerce électronique Ellos Group".

"C'est un cauchemar pour les membres du personnel" relate un communiqué du front commun syndical 

Les syndicats n'ont pas manqué de réagir face à la restructuration du groupe FNG. "C'est un cauchemar pour les membres du personnel concernés et leurs familles, après des mois d'incertitude et l’énorme impact émotionnel de la crise du corona", souligne un communiqué du front syndical. "Comme si ce n’était pas encore assez grave, le flou le plus total règne toujours sur les négociations avec les banques, les actionnaires et les obligataires à propos de l’allégement de la dette. Le management n’a pas vu d’autre issue que de demander la protection contre les créanciers auprès du tribunal. Cette procédure n’est que rarement annonciatrice de bonnes nouvelles. Apparemment, après des mois de négociations, la direction n’a toujours pas pu trouver d’accord avec ses bailleurs de fonds. Il n'y a toujours pas d’explication fondée quant aux nombreuses dépréciations et transactions d’actions douteuses. Le chien de garde belge des marchés financiers, la FSMA, ne dispose toujours pas non plus de toutes les réponses après plus de dix mois." Les syndicats expriment en fait leurs inquiétudes autour de la viabilité de l’ensemble de la chaîne de mode à long terme. "La question pertinente auprès des travailleurs et des syndicats est de savoir si ces pertes d’emplois annoncées ne sont pas plus que le sommet de l’iceberg", conclut le communiqué.