Depuis plusieurs années, le secteur de la mode connaît d’importants changements qui impactent directement les habitudes de consommation et ont un effet néfaste sur l’écologie. Les réseaux sociaux et la mondialisation y sont d’ailleurs pour beaucoup.

Le terme ‘fast fashion’ est plus que jamais d’actualité dans notre quotidien. Notamment boosté par la culture de l’apparence qui domine les réseaux sociaux, le phénomène est perçu comme « dévastateur en termes d'émissions de gaz à effet de serre, de ressources naturelles et de pollution », selon un papier de l’Echo sur le sujet. C’est dans ce contexte que naissent des pages comme celle qui a récemment fait son apparition sur Instagram : #ootd (‘outfit of the day’ ou ‘tenue du jour’). La page présente en effet des tenues qui ne seront postées (et peut-être même portées) qu’une seule fois. L’un des nombreux exemples qui atteste de la culture du ‘wear-it-once’. Un véritable carnage pour la question écologique.

Un phénomène qui ne date pas d’hier

L’Echo expose plusieurs études démontrant que le phénomène du ‘fast fashion’ est présent dans notre société depuis plusieurs années déjà. Le quotidien cite notamment une étude de l'ONG britannique Barnado's, datant de 2015, ayant publié qu’un tiers des 1.500 femmes interrogées lors du sondage estimaient qu’après avoir été porté trois fois, un vêtement était déjà considéré comme ‘ancien’. Parallèlement, une enquête de Barclaycard, réalisée en 2018, démontrait déjà que 17% des consommateurs âgés entre 35 et 44 ans achetaient des vêtements de marque dans le but de les poster sur les réseaux sociaux. 12% des hommes déclaraient même déjà avoir procédé à des remboursements une fois que la photo avec le vêtement en question était postée sur les réseaux sociaux. Une tendance toujours d'actualité.

Selon une étude du journal scientifique Nature Reviews Earth and Environment, les consommateurs achètent 40% de vêtements en plus qu’il y a dix ans et une pièce est également portée 40% fois moins. Des chiffres qui attestent d’un mode de consommation impulsif dans une réalité où les vêtements sont de moins en moins chers et donc de plus en plus accessibles.

Chute des prix : les dépenses moyennes représentent désormais 5% du budget

Dans un quotidien régi par l’instantanéité, il est de plus en plus facile d’acquérir des vêtements, notamment par le biais du smartphone qui, à travers un seul clic, permet cette accélération des achats. Le prix est également devenu un facteur clé pour le secteur de la mode. « Les consommateurs européens possèdent toujours plus de vêtements tout en payant toujours moins. Leurs dépenses moyennes atteignaient 30% de leur budget dans les années 50, puis 12% à la fin des années 2000 et seulement 5% en 2020, grâce notamment à des sites comme ASOS et Amazon », peut-on lire dans les pages de l’Echo. Cet effondrement des prix a permis une augmentation des achats moyens par an de 60% entre 2000 et 2014.

Selon l’étude de Nature Reviews Earth and Environment, écologiquement parlant, « chaque kilo de vêtement utilisé nécessite quelque 200 litres d'eau pour sa production (…) En quantité de dioxyde de carbone, l'industrie du prêt-à-porter émet au total 2,9 milliards de tonnes de CO2 chaque année. » Une problématique qui pose question et qui prendra sans doute davantage d’importance avec la crise actuelle, même si la tendance ne semble pas prête de s’inverser, comme le déclare l’Echo : « Le volume global de vêtements fabriqués devrait être multiplié par trois d'ici 2050. En dehors des changements de comportements individuels, les solutions apparaissent pour l'instant limitées. »