Le rachat des enseignes du groupe louis delhaize (Cora, Match, Smatch…) au Luxembourg par E.Leclerc a franchi une étape décisive la semaine dernière. Si les promesses du repreneur français semblent solides, le syndicat luxembourgeois OGBL n’en entend pas moins rester « vigilant ».

Annoncée il y a quatre mois, la reprise des enseignes du groupe louis delhaize Cora, Match et Smatch, ainsi que Courtheoux (magasins de proximité), au Luxembourg par le géant français E.Leclerc a été signée officiellement le 15 novembre dernier. L’accord porte sur deux hypermarchés Cora, 12 supermarchés Match, 13 magasins Smatch et des points de vente Courtheoux. Au total, louis delhaize compte 1.200 salariés luxembourgeois. Dans la foulée de la signature officielle, l’OGBL (syndicat unique au sein de Match, Smatch et Courtheoux, et majoritaire chez Cora) a rappelé qu’il entendait demeurer « vigilant » par rapport aux promesses formulées par le repreneur français. « Depuis l’annonce du rachat par Leclerc, les interrogations se multiplient quant à la transition », constate l’organisation syndicale dans un communiqué publié vendredi dernier. « Les repreneurs ont assuré aujourd’hui, lors d’une réunion extraordinaire avec les délégations concernées et l’OGBL, que la transition se ferait en douceur et de façon progressive. Ils ont notamment garanti la conservation de 100% du personnel et même évoqué un possible renforcement des effectifs. Il s’agit d’une première bonne nouvelle ! »

Conditions de travail, salaires et avantages

Le syndicat luxembourgeois attire toutefois l’attention sur le fait que la reprise intervient au beau milieu des négociations en vue du renouvellement de la convention collective de travail du personnel de Match et Courtheoux, ainsi que celle couvrant les salariés de Cora. « La question de la représentativité syndicale, avec actuellement cinq délégations représentant les salariés dans les différentes enseignes, reste également un enjeu important. Sur ces deux points, la direction se veut très rassurante et affirme qu’aucun changement n’est envisagé. » Si l’OGBL reconnait les engagements pris par E.Leclerc sur le court et moyen terme, le syndicat n’en entend pas moins maintenir « une surveillance étroite » et exiger « un strict respect des promesses faites (…) pour éviter toute détérioration des conditions de travail, des salaires et avantages du personnel ainsi que de la représentativité syndicale dans les futurs magasins Leclerc. »

Coup de théâtre (et de maître) en Belgique

Pour rappel, une autre partie du portefeuille du groupe louis delhaize a également récemment changé de main, en Belgique cette fois. Après avoir cédé Cora Roumanie, ainsi que Cora et Match France au groupe Carrefour, et Cora et Match Luxembourg à E. Leclerc, ce n’était qu’une question de temps avant que la famille Bouriez ne cherche à se désengager du marché belge. Ce n’en fut pas moins un coup de théâtre (et un coup de maître) lorsque le repreneur s’est fait connaître, Colruyt Group, ce dernier annonçant la reprise de 57 magasins Match et Smatch (50 intégrés, 7 franchisés). À noter que pour la centrale du groupe louis delhaize et les 27 magasins restants, c’est toujours l'incertitude.