Colruyt a inauguré la nouvelle station hydrogène dans le cadre du projet Don Quichote. Sise sur le site de Dassenveld à Hal, où le groupe dispose d’un centre de distribution, cette station a pour objectif de démontrer la faisabilité technique et économique d’un système de stockage et de transport d’électricité verte, produit de l’éolien et du solaire, sous la forme d’hydrogène. Le groupe y a déjà investi 1 million d'euro dans le projet et prévoit encore un investissement de 5 millions d'euros.

Le système est testé sur des applications concrètes propres à la logistique, mais touchant également à la mobilité et à la gestion globale des ressources énergétiques. « À travers cette initiative, le groupe veut participer au développement d’une économie hydrogène. Avec nos partenaires, nous croyons en effet à l’instauration d’un système propre puisé dans les énergies renouvelables », explique Jef Colruyt, CEO de Colruyt Group. « À travers ce projet, il s’agit de convaincre toutes les parties prenantes des possibilités offertes par l’hydrogène en tant que vecteur énergétique. Car seul un choix généralisé vaincra les dernières barrières qu’il reste à franchir. » Le projet est soutenu par le Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking (FCH JU), soit un partenariat public-privé constitué de la Commission européenne, des industries spécialisées dans l’hydrogène et du monde de la recherche.

Un vecteur d’énergie 100 % propre

"L’hydrogène, en tant que vecteur d’énergie, apparaît comme l’alternative la plus adéquate aux énergies fossiles" indique Colruyt. En amont, grâce au procédé d’électrolyse - soit la diffusion d’une tension électrique dans de l’eau ou de l’air -, il devient possible de générer de l’hydrogène « vert » à partir d’une source d’énergie renouvelable, telle que le vent ou le soleil. En aval, sa combustion ne laisse échapper que de la vapeur d’eau et n’entraîne aucune émission de gaz à effet de serre.

Stocker les énergies renouvelables

En 2012, lors d’un premier test lié à l’hydrogène dans le cadre du projet européen Interreg IV, Colruyt Group accueillait une première station hydrogène en collaboration avec WaterstofNet et Hydrogenics. Alimentée par une éolienne et des panneaux solaires, elle avait pour but de tester certaines applications logistiques équipées d’une pile à combustible. 

La station liée au projet « Don Quichote » vient se greffer sur l’installation existante. Elle permettra de tester l’électrolyseur PEM par rapport à l’électrolyseur alcalin initial, en plus de doubler sa capacité de production. La station est en outre équipée d’une pile à combustible de 120 kW, capable de reconvertir l’hydrogène en électricité.

Des applications concrètes 

En terme de logistique, la station peut alimenter le matériel roulant équipé d’une pile à combustible. À ce jour, Colruyt Group dispose de quelque 11 transpalettes dotés d’une telle technologie, et va élargir cette flotte à l’aide de 200 piles à combustible supplémentaires.

En terme de mobilité, la station alimente le Hyundai ix35, soit la première voiture à hydrogène fabriquée en série. Tandis que DATS 24, le fournisseur en carburant du groupe et pionnier du CNG en Belgique, reste attentif aux développements, de sorte d’être prêt pour une présumée transition, à terme, du CNG vers l’hydrogène. « Notre expérience de la voiture à hydrogène, que nous testons depuis plus d’un an déjà, conjuguée à celle de DATS 24 dans l’élargissement d’un réseau CNG nous conforte dans notre ambition d’investir dans cette technologie et dans l’infrastructure qu’elle nécessite », ajoute Jef Colruyt.

Enfin, en terme d’énergie, l’hydrogène apparaît comme un procédé fiable pour gérer les besoins en électricité du site. L’excédent de flux produit par les éoliennes ou les panneaux solaires est stocké sous la forme d’hydrogène, plutôt que d’être injecté dans le réseau. Cet hydrogène peut à son tour être reconverti en électricité les jours de moindre production énergétique. C’est ce qu’on appelle le procédé de « tampon énergétique ».

La durabilité dans les gènes du groupe

L’entrepreneuriat durable est inscrit dans les gênes de Colruyt Group. Il fait partie intégrante de la culture du groupe, qui s’est donné pour mission de créer une valeur ajoutée durable fondée sur ses valeurs et son savoir-faire dans la distribution. « Cela signifie qu’au départ d’un élan économique, il s’agit de créer une dynamique positive pour la société et l’environnement », explique Jef Colruyt. « C’est pour cette raison que le groupe investit encore et toujours dans les énergies renouvelables, lesquelles permettront à terme d’acquérir une plus grande indépendance vis-à-vis des carburants fossiles et d’offrir une solution aux problèmes climatiques et géopolitiques qui en découlent. » C’est entre autres la mission d’Eoly, le producteur et fournisseur d’énergie verte, interne au groupe.