Certaines entreprises de jardinage et d'agriculture se retrouvent en difficulté. C’est par exemple le cas des récoltes de tomates et d’asperges, ou encore de la production de produits laitiers qui se trouvent dans une situation préoccupante. L'Union des agriculteurs demande à l'Europe des mettre en place des mesures de soutien.

De nombreux agriculteurs et horticulteurs travaillent dur pour maintenir la production alimentaire au niveau requis, mais également pour approvisionner les supermarchés. Cependant, en raison des circonstances actuelles, tout le monde ne parvient pas à maintenir le rythme. Les fruiticulteurs belges sont préoccupés par le manque de main-d'œuvre provenant de l’étranger qui soit reste dans son pays, soit rentre par crainte de la contamination et de la fermeture des frontières. Les agriculteurs constatent également que de nombreux travailleurs étrangers sont rentrés chez eux ou ne viennent pas en Belgique en raison des mesures plus strictes. Pour l'instant, cela ne pose pas de problèmes majeurs, mais à terme, cela pourrait avoir des conséquences néfastes si les agriculteurs et les horticulteurs se retrouvent à court de moyens. C'est notamment déjà le cas des producteurs d'asperges.

Luc Vanoirbeek de l’Alliance des coopératives horticoles belges : « Pour l'instant, nous ne rencontrons aucun problème. Pour le moment, c'est encore une période calme puisque la récolte complète n'est pas encore prête. Il existe tout de même des exceptions, comme les asperges. Le point sensible est la disponibilité des travailleurs saisonniers des États membres de l'Europe de l'Est. La crise actuelle provoque de grands troubles parmi ces personnes. Pour l'instant, il y a encore suffisamment de travailleurs saisonniers. Nous sommes heureusement soutenus dans cette démarche par le gouvernement : la période pendant laquelle ils peuvent travailler a doublé. Malheureusement, certains pays ferment aujourd'hui leurs frontières, contrairement à la norme européenne. Nous devrons attendre et voir comment la situation évolue. »

Les mesures strictes posent déjà des problèmes, surtout à l'étranger : l’Espagne par exemple, d'où proviennent beaucoup de fruits et légumes européens, est l’un des pays le plus durement touchés par le coronavirus, après l'Italie. C’est un endroit où il y a trop peu de travailleurs migrants, alors que les tomates, les aubergines et les concombres doivent actuellement être récoltés. Et il en va de même pour l'Italie. Aux États-Unis, il existe également un risque majeur que les travailleurs saisonniers mexicains ne soient plus autorisés à entrer dans le pays, comme le mentionne le site Fortune. Pareil en Australie où il y a trop peu de travailleurs saisonniers disponibles en raison des restrictions imposées par le gouvernement.

Les producteurs laitiers, quant à eux, craignent une forte baisse du prix du lait en poudre et du beurre. Une perte qui se répercutera sur leurs revenus qui, déjà en temps normal, ne laissent pas beaucoup de place au profit. Erwin Schöpges, président de l'European Milk Board : « Il n'y a plus d'acheteurs pour le lait en poudre. Tout le monde a peur et attend. » Il y a aussi des horticulteurs qui cultivent des plantes et des fleurs avec des produits auxquels ils ont aujourd’hui beaucoup moins accès. L’Alliance des agriculteurs demande à l'Europe de prendre des mesures pour protéger l'agriculture et l'horticulture. « Le fonctionnement du secteur agroalimentaire, de ses fournisseurs, clients et prestataires de services est garanti en les reconnaissant comme un secteur vital. Pourtant, la crise du coronavirus peut entraîner de nombreux problèmes logistiques. L’Alliance des agriculteurs est préoccupée par les effets négatifs de cette situation sur les marchés agricoles à court, moyen et long terme », déclare Sonja De Becker, présidente de la coopérative. « D'où notre demande urgente d'une action européenne pour maintenir la production alimentaire stable. »