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Carrefour, mais aussi dans une moindre mesure Intermarché, pointent ouvertement du doigt en rayon les marques qui superposent à d’importantes hausses de prix de discrètes diminutions des grammages.
Décidément, le ton monte, en France, entre distributeurs et marques nationales. Alexandre Bompard, patron du Groupe Carrefour l’avait annoncé, et il met sa menace à exécution, comme le confirme ce post sur les réseaux sociaux du porte-parole du groupe : dès le lundi 11 septembre, des affichettes stigmatiseront en rayon les produits de grande marque qui ont à la fois haussé leur prix et diminué leur volume, en toute opacité. Carrefour fournit quatre exemples de produits concernés : les capsules Nescafé Dolce Gusto, passées de 9 grammes à 8,3 grammes, et dont le prix a augmente de 8%. Les chips Lay's de PepsiCo, passés de 300 à 250 g., et dont le prix a pourtant progressé de 26%. Pour Lipton Ice Tea, le volume est passé de 1,5 litre à 1,25 litre, ce qui n’a pas empêché le prix de bondir de 40%. Quant à la mayonnaise Amora, elle a vu son prix grimper de 35%, alors que le pot passait de 470 à 385 grammes.
Nestlé, PepsiCo et Unilever : trois exemples manifestement pas choisis au hasard, puisqu’ils ciblent des “majors” de l’industrie, avec Nestlé, PepsiCo et Unilever.
La démarche n’est pas exclusive à Carrefour. Intermarché a également ouvertement ciblé dans sa communication la marque Findus, dont le paquet de pommes de terre rissolées a perdu 10 grammes tout en voyant son prix monter, ce que les Mousquetaires traduisent par une augmentation de 68%. Il s’agit ceci dit chez Intermarché France d’un cas isolé, alors que Carrefour semble bel et bien décidé à signaler tous les cas de shrinkflation. “Nous nous engageons à renégocier ce tarif” précise Carrefour sur les affichettes de couleur orange.
Avec cette initiative, Carrefour est pleinement en phase avec les propos du Ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, qui vient d’ailleurs d’annoncer la présence d’une disposition réglementaire visant la ‘shrinkflation’ dans le texte de loi qui devrait être soumis en octobre, en fixant le calendrier des négociations commerciales qu’il souhaite anticiper d’un mois pour accélérer les baisses de prix qu’il juge indispensables. “Vous en avez moins et vous payez plus, c’est totalement révoltant,” a déclaré Bruno Le Maire. “Dans le texte de loi début octobre, il y aura une disposition qui obligera les industriels à faire figurer la réduction du contenu quand ils gardent le même packaging pour qu’il n’y ait pas de tromperie sur la marchandise”.
Côté industriels, on s’insurge de cette mise au pilori. Le président de l’Association nationale des industries alimentaires, Jean-Philippe André, expose un autre raisonnement : ”Les distributeurs ont ces produits dans leurs rayons et les ont acceptés comme tels. Au-delà de certains prix, la rotation va baisser. Vous avez un sachet de 300 grammes, si vous le mettez à 280 grammes, vous le vendez mieux et le distributeur le sait aussi. Ce qui doit être amélioré sans doute, c'est l'information du consommateur”.
Attention, il ne vous reste plus beaucoup de temps pour vous inscrire à ce rendez-vous annuel indispensable pour préparer vos négociations commerciales ! Réagissez vite !
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