Sumi Arcos Mina
Carrefour exige que chaque magasin soit structurellement rentable. Les syndicats craignent donc pour l'avenir de plusieurs succursales. La chaîne de supermarchés cède déjà son magasin de Sint-Kruis-Brugge à un exploitant d'Albert Heijn.
Carrefour se sépare de son supermarché déficitaire à Bruges Sint-Kruis. Le magasin sera repris par un exploitant indépendant d'Albert Heijn. En principe, aucun emploi ne sera perdu : les employés pourront continuer à travailler chez le repreneur, avec le maintien de leurs conditions de salaire et de travail, ou passer dans une autre succursale de Carrefour. « La décision de se séparer de la succursale est logique de leur point de vue. C'était soit fermer, soit trouver un repreneur », explique Myriam Delmée, du syndicat socialiste SETCa. « Le magasin de Sint-Kruis-Bruges n'était plus rentable depuis des années. La succursale était autrefois un hypermarché, qui a été transformé en supermarché classique en 2010. Cela a permis d'améliorer quelque peu la rentabilité, mais pas suffisamment. » Avec d'autres représentants syndicaux, elle a appris que Carrefour attend désormais que tous ses magasins soient rentables, explique-t-elle. Selon les syndicats, il s'agit d'une vision différente de celle qui prévalait auparavant, lorsqu'il était encore question de rentabilité globale. La porte-parole Regine Van Tomme affirme qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle vision : « Nous voulons être rentables dans notre ensemble, et cela peut très bien se faire en poursuivant cette ambition au niveau de chaque magasin. Nous avons invité les syndicats à poursuivre les discussions sur l'organisation du travail et l'ouverture le dimanche, que nous considérons comme un levier pour réaliser cette ambition. » Myriam Delmée craint que Carrefour ne se sépare d'autres magasins ou n'en ferme davantage. « Plus de la moitié des succursales ne sont pas rentables, voire les trois quarts si je ne me trompe pas. Nous ne savons pas si cela signifie que ces magasins fermeront ou seront cédés à d'autres, mais depuis Delhaize, tout est possible. La concurrence dans le secteur est féroce. Carrefour a déjà annoncé qu'il allait ouvrir le dimanche. Le budget que les gens consacrent à leurs courses n'augmente pas. Cela signifie que d'autres chaînes vont se retrouver en difficulté. »
