Le discounter allemand Aldi Nord va baisser ses prix, ont annoncé vendredi plusieurs médias d’outre-Rhin. La cure de ‘rapetissement’ ne se limite toutefois pas aux seuls tarifs, puisque le retailer prévoit également de réduire la taille de son assortiment, tout comme celle de ses magasins.

Suite à la baisse des coûts d'exploitation, rendue possible par la restructuration de la logistique, des achats et de l'infrastructure informatique, Aldi Nord annonce une réduction de ses prix, a rapporté le Lebensmittel Zeitung vendredi matin. Cependant, deux autres nouvelles pourraient ne pas faire autant plaisir aux clients, a ajouté le magazine allemand, à savoir une restructuration de l'offre sous la forme d’une diminution de l’assortiment et de la taille des magasins. À l’instar de son alter ego Aldi Süd, Aldi Nord n’entend plus proposer à l'avenir que 1.800 références au maximum. Cette réduction de l’offre se fera principalement au détriment des marques A puisque le discounter souhaite élargir son assortiment sous marque propre. Et en ce qui concerne la taille des points de vente, les futurs nouveaux magasins d’Aldi Nord ne devraient plus faire que 1.000 m² environ, contre quelque 1.200 m² actuellement.

Ce retour aux sources pour le discounter, à savoir un focus à nouveau mis sur le prix, a été rendu possible grâce à ses bons résultats engrangés l’an dernier, a encore précisé le Lebensmittel Zeitung. En 2023, Aldi Nord a en effet enregistré une hausse de 7,5% de son chiffre d’affaires, à 29 milliards d'euros, principalement tirée par son expansion internationale (près de 100 nouvelles ouvertures de magasins). En outre, le détaillant a gagné des parts de marché et enregistré un EBIT positif dans tous les pays où il est actif, a fortiori depuis qu’il a mis fin à ses activités déficitaires au Danemark dans le courant de l’année dernière.

Quel impact en Belgique ?

En Belgique, l’impact de ce changement d’orientation devrait toutefois passer davantage inaperçu que chez nos voisins allemands. En effet, un assortiment de 1.800 références constitue déjà la limite supérieure de ce que proposent les points de vente belges du discounter. « En Belgique, nous nous sommes développés ces dernières années pour atteindre une gamme fixe d’environ 1.600 produits, en mettant l'accent sur des produits de qualité supérieure au prix le plus bas possible », explique Jason Sevestre, responsable communication chez Aldi Belgique. « En outre, plus de 90% de notre assortiment est constitué de marques propres. Et cette situation ne changera pas de manière substantielle au cours de la période à venir. » Malgré une présence déjà faible des marques A au sein des Aldi belges, la volonté affichée par le retailer allemand de les faire encore davantage disparaître de ses rayons n’en demeure pas moins surprenante, dans la mesure où celles-ci constituent indéniablement des produits d’appel. « Enfin, n'oublions pas que nous avons récemment fait des efforts considérables afin d’introduire dans nos rayons de la viande fraîche, une plus grande variété de légumes ou encore des fruits en vrac, et j’en passe », souligne Jason Sevestre, avant d’ajouter que cela ne signifie pas pour autant que l’assortiment proposé par la filiale belge du distributeur ne sera pas appelée à évoluer à l’avenir. « Bien entendu, de nouveaux produits seront toujours ajoutés en fonction des besoins des clients et des opportunités du marché. Ceci, combiné à nos offres hebdomadaires, devrait garantir qu'un consommateur venant faire ses courses chez Aldi trouvera toujours tout ce dont il a besoin pour ses besoins hebdomadaires. »

Pour rappel, Aldi Nord avait fait part, au début de l’année, de sa décision de réorganiser sa structure d’approvisionnement de produits à l’échelle internationale, avec comme objectif de disposer à l’avenir d’un assortiment composé jusqu'à 80% par des produits internationaux, contre 50 à 70% selon les catégories aujourd’hui. Et en septembre 2023, l’enseigne avait annoncé son intention de tailler dans son portefeuille de marques de distributeur, l’objectif étant de faire passer leur nombre total de 160 actuellement à 55 d’ici quelques années. Dans le cadre de cette simplification, Aldi a notamment déjà entamé le déploiement progressif de sa nouvelle gamme végétale ‘My Vay’ dans notre pays.

« Nous avons baissé le prix de plus de 500 produits depuis le début de l’année »

Par contre, la décision de la maison-mère allemande de s’orienter à l’avenir vers des magasins de taille plus modeste pourrait, à terme, se révéler plus notable chez nous que sur le marché domestique d’Aldi. Dans notre pays, où l’enseigne compte quelque 440 succursales, les points de vente du discounter disposent généralement d’une superficie bien supérieure à la jauge de 1.000 m² appelée à devenir la nouvelle norme de la chaîne, à l'exception bien sûr des nouveaux shops urbains. Pourtant, si l’on en croit Jason Sevestre, le focus n’est pour l'instant pas mis sur une éventuelle future réduction des surfaces de vente : « Actuellement, l'accent est mis sur la modernisation de nos magasins où les produits frais sont au centre de l'attention. »

Enfin, en ce qui concerne les réductions de prix annoncées par la branche allemande, le responsable communication de la filiale belge pointe surtout le fait que celles-ci s’inscrivent dans la philosophie du discounter. « Pour Aldi Belgique, les choses ont toujours été très claires : nous réduisons nos prix dès que nous le pouvons. Depuis le début de cette année, nous avons effectivement baissé le prix de plus de 500 produits, c'est-à-dire que plus de 500 produits sont moins chers aujourd'hui comparé au 1er janvier. Cette philosophie a toujours été la nôtre et ne changera pas au cours de la période à venir. » Et Jason Sevestre de conclure : « Notre modernisation et notre digitalisation ont déjà des effets positifs sur nos activités quotidiennes. Cela garantit qu'à l'avenir, nous créerons davantage d'opportunités pour réduire encore plus nos coûts et investir dans des prix encore plus bas pour nos clients. »