Grosse affluence au Château de Bouchout ce mardi 31 mai, à l’occasion de la réunion des membres de The Retail Society. Notre business club accueillait un orateur de prestige en la personne de Frans Muller, CEO du Groupe Delhaize, un titre qu’il faudra sous peu corriger, dès que l’autorité de la concurrence américaine aura levé le dernier obstacle à la fusion Ahold-Delhaize. Un nouvel ensemble piloté par Dick Boer, mais dont Monsieur Muller sera le N°2, chargé de veiller à la bonne intégration des entités.

Plutôt que de fournir un exposé technique, Frans Muller avait choisi de nouer avec les membres de l’auditoire un dialogue ouvert et décontracté. “Vous avez certainement été bombardés de présentations powerpoint toute la journée, j’ai donc choisi de ne vous soumettre que 5 slides” annonce-t-il d’emblée. Le 5e est bien entendu le plus attendu, qui rappelle les complémentarités et opportunités offertes par le projet de fusion avec Ahold. Frans Muller avait promis d’ouvrir un espace de dialogue avec les membres de The Retail Society, et il a tenu parole, ce qui mérite d’être salué. Il n’écartera ni esquivera aucune des très nombreuses questions transmises au préalable par les membres, ni celles que ceux-ci formulèrent en direct depuis la salle. A-t-il eu le sentiment d’être un néerlandais vendant les joyaux de la couronne belge? Les fournisseurs doivent-ils s’attendre à des négociations plus musclées? Voilà quelques échantillons révélant la curiosité parfois pointue des membres de l’assistance, focalisée sans surprise sur le projet de fusion et ses conséquences. 

Frans Muller ne se déroba pas, apportant des réponses assez sereines et mesurées, en n’hésitant pas à utiliser l’arme de l’ironie. “Qu’est-ce que les Belges peuvent apprendre des Hollandais en matière de négociations?” demande un membre à Frans Müller. Et celui-ci de répondre: “Je ne sais pas, il m’a moi-même fallu l’apprendre ou réapprendre”, en signalant qu’au cours de ses 28 années de carrière professionnelle, seules les quatre premières furent exercées aux Pays-Bas. Rappelant que le Groupe Delhaize avait posé l’humour comme une de ses valeurs cardinales, il ajoute aussi sur le mode de la boutade que ceci n’avait pas manqué de surprendre ses nouveaux partenaires d’Ahold, davantage habitués à la sobriété calviniste. Fondamentalement, il invite toutefois à se méfier des clichés et des stéréotypes attribués de façon globale à des pays ou marchés. “Le commerçant de Genk n’est pas celui de Liège, celui de Groningen offre-t-il vraiment un profil homogène avec celui de Breda?” Plus important que des différences de cultures nationales, il y a des spécificités de cultures d’entreprise. Et Ahold-Delhaize n’entend pas les gommer au profit d’un vaste ensemble uniforme: elle veut au contraire s’appuyer sur des enseignes locales à forte légitimité. La stratégie? Il est encore un peu prématuré d’en parler: ce n’est qu’après la finalisation de la fusion qu’elle sera soumise au board, en octobre prochain.

Une fois les questions épuisées, place au cocktail dînatoire préparé par l’Atelier Yves Mattagne. Une nouvelle occasion de prolonger échanges et conversations. Un exercice auquel Frans Muller se prêtera, tout en sourire et décontraction, avec bien des membres de The Retail Society.

Prochain rendez-vous? Outre l’incontournable Gondola Day du 9 juin prochain, une session consacrée le 22 septembre au Low End Retail, en compagnie de Thierry Quertinmont, CEO de Sogesma (Trafic). Et entre ces deux rendez-vous, une activité inédite: le “Retail Society Classic”, autrement dit le premier tournoi de golf de la distribution, accessible à tous, du crack au débutant. Bloquez déjà la date du 25 août dans vos agendas ! Plus d'infos ici.