Buurtsuper.be, l’organisation des supermarchés indépendants faisant partie d’Unizo, a demandé à l’inspection économique d’enquêter sur la campagne de promotion 1+2 gratuits lancée cette semaine par Albert Heijn. Celle-ci suspecte l’enseigne d’avoir braver l’interdiction de vente à perte. Buurtsuper.be en profite pour dénoncer l’escalade promotionnelle en cours dans le secteur de l’alimentaire.

Peu après l'annonce - tout aussi spectaculaire - des ambitions de croissance organique du Groupe Ahold Delhaize en Belgique, Albert Heijn se livre cette semaine à l'escalade promotionnelle, en attirant le chaland avec une foule d'offres 1+2 gratuits traversant son folder hebdomadaire. Et il y a le choix: conserves Elvea, pâtes Soubry, frites McCain, mix de légumes Ardo, bougies Bolsius, café glacé Emmi, barres Nakd, poivrons, sandwiches, pistolets... Une action qui ne passe pas inaperçu et dont vous nous livrions hier le décryptage.

Très rapidement, Buurtsuper.be (Unizo) réagit et demande à l’inspection économique d’enquêter, suspectant que l’enseigne néerlandaise ait bravé l’interdiction de la vente à perte, et craignant également une escalade malvenue. « D’autres retailers voudront certainement donner une réponse à cette promotion. Le résultat serait une escalade promotionnelle néfaste pour l’ensemble de l’économie », déclare Luc Ardies, directeur de Buurtsuper.be.

L’organisation rappelle avoir tiré la sonnette d’alarme le mois dernier en indiquant que les marges bénéficiaires des supermarchés indépendants avaient fortement baissé. « Mais ce type d'action désavantage non seulement le secteur du retail indépendant, mais aussi l'ensemble du secteur du retail et même l'ensemble de la chaîne alimentaire jusqu'aux agriculteurs » déclare Luc Ardies.

Pour Buurtsuper.be, cette escalade aura un impact sur l’emploi. L’organisation s’attend à ce que la contraction des marges décourage les entreprises alimentaires à investir dans l’innovation et que cela entraine une diminution générale de la qualité des aliments.

« Il ne s'agit pas seulement des petits indépendants qui sont désavantagés par la multinationale. A l'heure où le secteur alimentaire a besoin de ressources supplémentaires pour relever les nombreux défis qui l'attendent (digitalisation, investissements dans des mesures pour l'environnement,...), ce type d'action promotionnelle conduit l'un des plus importants secteurs belges à  sa perte », conclut Luc Ardies.