Le Conseil d'État a décidé que la réouverture des jardineries et des magasins de bricolage n'était pas une mesure discriminatoire envers les magasins spécialisés en jardinerie et DIY qui, eux, ne pouvait pas rouvrir. C'est une mauvaise nouvelle pour l'ensemble du secteur de la vente au détail. La division est la dernière chose dont nous avons besoin.

Un précédent juridique a été créé, indiquant clairement que l'ouverture partielle de certains secteurs du commerce de détail n'est pas déraisonnable. L'impact est grand : il crée des divisions parmi les retailers. Désormais, c'est chacun pour soi. A la guerre comme a la guerre. Cette division est liée à l'absence d'une base solide pour classer les magasins. Il existe le code Nace, qui n'est toutefois pas assez clair. 

Résultat : entre le gouvernement et certains groupes de travail qui préparent le déconfinement, les choses tournent au vinaigre. Nous essayons de faire notre part du travail chez Gondola : nous avons alerté divers politiciens sur le fait que le commerce de détail, en particulier le commerce non alimentaire, sera l'une des principales victimes. La moitié de l'économie belge fonctionne sur la base de la consommation. Le préjudice économique est toujours sous le radar. Nous prévoyons une vague de faillites au cours des troisième et quatrième trimestres de cette année. Un quart des entreprises du secteur du commerce de détail risquent de faire faillite, s'il y a bien une réouverture le 11 mai et dans le cas d'une éventuelle deuxième vague de contagions. Ces chiffres sont connus du gouvernement et constituent malheureusement une estimation prudente.

La peur est grande pour beaucoup et la question est surtout de savoir comment le gouvernement va gérer cette peur. Il est plus important que jamais de renforcer la confiance des consommateurs, qui a fortement chuté en raison de la crise du Covid-19. La confiance des consommateurs et le pouvoir d'achat doivent être liés. C'est pourquoi nous avons fait une proposition économique aux décideurs politiques dans laquelle la consommation et la relance économique doivent aller de pair. Cela profitera à la fois au consommateur et au propriétaire du magasin. Car si une chose est claire, c'est bien ceci : la division ne profite clairement pas au commerce de détail. Certainement pas aujourd'hui.