Carlo Di Antonio, au micro de BEL Rtl, a fait part de son intention d'intégrer une consigne de 10 centimes sur les canettes, arguant que la Wallonie est l'une des régions les plus sales d'Europe. L'idée n'est pas nouvelle. En 2011 déjà, le cdH déposait une proposition de résolution sur la consigne pour canettes au parlement wallon. Parmi les initiateurs du projet, on retrouvait déjà Carlo Di Antonio, alors Député. Plusieurs détracteurs du projet se sont d'ores et déjà fait entendre.

Selon les chiffres évoqué par Carlo Di Antonio, 5% des canettes ne seraient pas récupérées et se retrouveraient au bord des routes. Celui-ci évoque également des coûts de ramassage trop importants : 20 millions d'euros pour la Région sur les voiries régionales et les autoroutes et des centaines de millions pour les communes.

« L’idée de la canette est simple. Elle est d’ailleurs en place dans d’autres pays en Europe ou dans le monde. C’est une consigne de quelques centimes, je pense que 10 centimes est suffisant, et on récupère ces 10 centimes lorsque la canette retourne dans le circuit. Il faut étudier avec le secteur la manière de faire. Le plus souvent ce sont des machines qui collectent ces canettes, les compactent, les broient et les remettent dans le circuit», a expliqué le Ministre wallon de l'Environnement, de la Mobilité et des Transports, des Aéroports et du Bien-être. Son plan propreté comprend l'intégration d'une consigne sur les canettes mais aussi sur les bouteilles PMC. Selon lui, ces mesures devraient être prises dès septembre.

Les détracteurs de la proposition

Reste la question d'un potentiel handicap concurrentiel en Wallonie. Selon De Tijd, la Wallonie espère dès lors que la Flandre suivra le pas. En 2011 déjà, Philippe Henry (écolo), prédécesseur de Carlo Di Antonio, faisait état d'une étude de faisabilité réalisée au sujet d'une potentielle consigne sur les canettes. Le résultat? Si l'avis fut favorable d'un point de vue environnemental, l'étude mettait en exergue un avis défavorable d'un point de vue économique. Aujourd'hui, c'est le gouvernement flamand qui a, à son tour, commandé une étude de faisabilité.

Fost Plus a rapidement réagi arguant que le système actuel est performant et risque d'être mis à mal par une telle mesure. Même constat chez Comeos, Fevia, la FIEB et les Brasseurs Belges qui soutiennent que cette mesure sera trop coûteuse, trop complexe à mettre en place et peu efficace. Selon eux, la mise en place d’un système de consigne sur les canettes coûterait au secteur privé entre 150 et 310 millions d’euros, un coût qui devrait être supporté en grande partie par les grandes chaînes de distribution, et ce pour des raisons de place. "Par ailleurs, le mètre carré de surface commerciale est excessivement cher à l’heure actuelle et cette mesure priverait les commerçants de précieux mètres carrés qui devraient être réservés pour y disposer des appareils – très chers eux aussi – offrant un service inutile. De leur côté, les producteurs de boissons devront, eux aussi, investir dans le développement d’emballages spécifiques", explique le communiqué de presse commun.  Unizo et Buurtsuper.be se sont également déclarés contre le projet.