En France, les acteurs de la grande distribution (Leclerc, Carrefour, Intermarché…) ont signé un accord prévoyant toute une série de mesures en vue de réduire leur consommation d’énergie à l’approche de l’hiver prochain. En Belgique par contre, aucune mesure spécifique n’est pour l'instant à l’ordre du jour.

Face au spectre des pénuries d’approvisionnement électrique redoutées pour l’hiver à venir, Perifem, la fédération des acteurs de la distribution en France, a annoncé ce lundi l’entrée en vigueur, à partir du 15 octobre prochain, d’un protocole énergétique de crise. Parmi les principales mesures décidées par les grands retailers alimentaires actifs dans l’Hexagone, on pointera notamment l’extinction des enseignes lumineuses dès la fermeture des magasins, la réduction de l’éclairage, ainsi que diverses mesures de gestion plus sobre de l’énergie (coupure du renouvellement d’air la nuit, décalage de la production de glace, etc.). Le protocole intègre également des mesures d’urgence, à déclencher en cas de pics critiques, comme la baisse de la température dans les points de vente jusqu’à 17 degrés. « Ce protocole doit s’inscrire dans la durée, l’heure est à la sobriété énergétique, cela va de manière profonde changer nos habitudes de consommation », a commenté Thierry Cotillard, président de Perifem. À noter que ces mesures doivent aussi permettre aux supermarchés de réaliser des économies sur leurs factures énergétiques, et donc en limiter les répercussions sur les prix payés par les consommateurs. La fédération a par ailleurs bon espoir que le protocole des enseignes alimentaires puisse servir de base à l’ensemble des fédérations du commerce et de la distribution en France.

« Le gouvernement belge ne voit aucune raison de lancer un avertissement »

En Belgique, aucun protocole spécifique n’est pour l’instant à l’ordre du jour, y compris chez les retailers actifs des deux côtés de la frontière franco-belge, semble-t-il. « La consommation d'énergie est une préoccupation constante pour les supermarchés et les chaînes belges », avance Sophie Tielemans, experte en énergie pour Comeos. « Un plan spécifique de mesures d'économie d'énergie dans l'ensemble du secteur n'est donc pas actuellement en discussion. Le gouvernement fédéral nous confirme qu'il ne voit aucune raison de lancer un avertissement aujourd'hui. » La fédération belge du commerce et des services rappelle par ailleurs qu’elle réalise depuis 2019, avec le soutien de Bruxelles Environnement et de l'Agence flamande de l'énergie, des scans énergétiques chez ses membres en vue d'une consommation énergétique plus réfléchie. « Nos entreprises font depuis des années des efforts pour réduire leur consommation d'énergie », conclut Sophie Tielemans, qui prend notamment pour exemple la mise en service progressive de l'éclairage pour éviter les pics d'énergie ou encore l’utilisation de salles de refroidissement fermées comme mesures déjà mises en place.