Sciensano attribue aux supermarchés les meilleurs progrès sur une alimentation saine et durable

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Les entreprises du secteur alimentaire et les enseignes de distribution font peu de progrès en matière de santé, de nutrition et de développement durable. C'est ce qu'affirme Sciensano dans une étude portant sur 33 entreprises. Les distributeurs affichent les progrès les plus importants, même si les aliments malsains restent prédominants.
Quels sont les efforts des entreprises alimentaires, des restaurants fast-food et des supermarchés en matière de santé et de durabilité ? Sciensano, l'institut scientifique gouvernemental, a examiné 33 entreprises de quatre secteurs différents : supermarchés, restauration rapide, producteurs d'aliments emballés et producteurs de boissons non alcoolisées. Il l'a fait pour la première fois en 2019 et peut donc établir une comparaison avec la situation étudiée y a cinq ans. Selon Sciensano, les progrès globaux restent limités, et quelques entreprises font pire.
Les meilleurs résultats sont surtout visibles dans les supermarchés : là, selon l'institut scientifique, on observe une amélioration constante de la qualité nutritionnelle des produits sous marque de distributeur. Toutefois, les aliments malsains continuent de dominer dans les supermarchés en termes d'offre, de promotions et d'importance, précise Sciensano. La présence d'aliments à base de plantes s'est également nettement améliorée. Delhaize obtient le meilleur score parmi les supermarchés (65 %), suivi de Colruyt (52 %) et de Lidl (51 %). Aldi (42%) et Carrefour (41%) ferment la marche. Parmi les fabricants de produits alimentaires et de boissons, Danone obtient le meilleur score (82 %), suivi de Nestlé (79 %) et de Coca-Cola (72 %). Les faibles scores de Dr Oetker (36%) et surtout de Ter Beke (17%) sont remarquables.
Parmi les chaînes de restauration rapide, l'amélioration depuis 2019 est très limitée. Davantage d'informations sur la valeur nutritionnelle des aliments sont disponibles, mais il n'y a que peu ou pas d'engagements pour réduire la commercialisation de repas malsains. Chez les producteurs de boissons non alcoolisées et d'aliments transformés, le tableau est mitigé : par exemple, les informations sur les étiquettes se sont améliorées, mais la composition des produits alimentaires n'est généralement pas devenue plus saine. Là aussi, il n'y a toujours pas d'engagement fort pour lutter contre la publicité en faveur des aliments malsains. Par ailleurs, l'offre de restauration rapide dans notre pays n'a fait qu'augmenter ces dernières années. Parmi les restaurants, le score extrêmement faible de Lunch Garden (2 %) se distingue. Exki, qui s'appuie sur une image saine, n'obtient pas non plus de bons résultats (11 %). Tous deux font beaucoup moins bien que McDonald's (32%) et Quick (28%).
Toutefois, par rapport à il y a cinq ans, de nombreuses entreprises obtiennent de meilleurs résultats en matière de développement durable qu'en matière de santé. C'est logique, explique Stefanie Vandevijvere, coordinatrice de l'étude : « Pour le développement durable, il y a une incitation économique : utiliser moins d'énergie ou de matériaux d'emballage réduit également les coûts pour l'entreprise. » En ce qui concerne la santé, cette incitation économique n'existe pratiquement pas. L'étude montre qu'il n'y a pas de lien entre les résultats obtenus en matière de durabilité et les résultats obtenus en matière d'alimentation saine. Selon Mme Vandevijvere, une réglementation gouvernementale est nécessaire pour progresser dans le domaine de la santé. Elle évoque des mesures déjà proposées par le Conseil supérieur de la santé, comme l'interdiction de promouvoir des aliments malsains auprès des enfants.
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