En raison de la crise du coronavirus, les dark kitchens, également appelés les "restaurants fantôme", sont en augmentation : il s'agit de restaurants où les clients ne peuvent pas manger, mais peuvent seulement commander de la nourriture. Même sans la crise actuelle, le phénomène a un bel avenir devant lui.

Il n'y a pas de tables, pas d'éclairage d'ambiance et pas de serveurs pour vous servir. Les restaurants les plus populaires du moment sont, grâce à la crise du coronavirus, les dark kitchens : ce sont des restaurants où vous ne pouvez pas manger, mais où vous pouvez commander un repas en ligne ou par téléphone qui est livré à votre domicile via des services de livraison tels que Deliveroo, Takeaway ou Uber Eats. Le phénomène était connu à l'étranger depuis un certain temps, mais nous observons son succès suite à la crise. Il n'y a pas si longtemps, nous annoncions que Colruyt Group préparait des repas sous le nom de Rose Mary. Ces repas sont distribués à vélo à Bruxelles. Cette semaine, le chef Wim Ballieu, également connu pour ses restaurants Balls & Glory, lance une dark kitchen. Les consommateurs belges connaissent de mieux en mieux ce concept, surtout depuis que le nombre de plats à emporter augmente et que le secteur de la restauration doit fermer ses portes en raison de la deuxième vague de la pandémie. À Ixelles, la société Cooklane, spécialisée dans les cuisines exclusivement dédiées à la livraison de repas, a même demandé une licence pour transformer un ancien garage en un site de cuisson pour dix cuisines.

Un marché de 880 milliards d'euros

Une étude d'Euromonitor montre que les ventes de repas livrés à domicile ont plus que doublé entre 2014 et 2019. Selon l'étude, plus de la moitié de la population dans le monde n'a aucun problème à commander des repas dans des restaurants qui n'existent pas physiquement. Selon les prévisions d'Euromonitor, le marché représenterait un chiffre d'affaires de 880 milliards d'euros d'ici 2030. Le grand avantage d'une dark kitchen est que les coûts sont beaucoup moins élevés qu'un restaurant classique : vous n'avez pas à payer de loyer, vous employez moins de personnes, vous n'avez pas de frais pour la stratégie de marque et les relations publiques et, en plus, vous pouvez travailler de manière très flexible. Pour certains, c'est aussi un moyen idéal de tester un nouveau concept sans encourir de grands frais. L'inconvénient pour l'opérateur est que vous devez payer une commission de 30 à 35% aux services de livraison et que vous ne construisez pas de relation personnelle avec le client.