Les syndicats ont bien évidemment vivement réagi à l’annonce du plan de restructuration envisagé par la direction de Delhaize. Ils ont également été surpris par l’ampleur des économies à réaliser. « C’est extrêmement grave, » s’indignait Veerle Verleyen, secrétaire de la LBC-NVK (employés et cadres du secteur privé en Flandre et à Bruxelles) sur les antennes de la VRT. « Ces plans sont tout simplement scandaleux. » Jan De Weghe, pour le syndicat socialiste BBTK, abondait dans le même sens, parlant de « scandale » et de « plans totalement inattendus. » Les syndicats affirment que Delhaize n’est absolument pas en danger et ne comprennent pas l’ampleur des économies annoncées. « L’entreprise continue à faire du bénéfice mais, manifestement, ce n’est pas assez. »

Les syndicats ont calculé que la fermeture de 14 magasins ne coûterait « que » 900 emplois et estiment donc que des postes seraient menacés dans d’autres implantations. De nombreux employés de magasins (même ceux qui ne seraient pas directement touchés) ont spontanément arrêté le travail. Ce fut notamment le cas à Termonde, Courtrai, Liège et Bruxelles. Les militants ne sont pas prêts à accepter des baisses de salaire, mesures qu’ils qualifient de dumping social. « Vous ne fidélisez pas la clientèle avec des baisses de salaires et une détérioration des conditions de travail, avec un personnel moins motivé et des rayons vides, » affirmait encore Veerle Verleyen à la VRT.

Enfin, les syndicats ne peuvent accepter que Pierre-Olivier Beckers bénéficie d’un parachute doré de 7,6 millions d’euros et que, quelques mois plus tard, on demande au personnel de se serrer la ceinture.