CEO de Nestlé Belgilux, Michel Mersch a dû faire preuve d’une bonne dose de lucidité et de souplesse pour parvenir à manœuvrer à distance un navire de 800 collaborateurs. Sécurité des employés, suivi de la chaîne d’approvisionnement, les défis n’ont pas manqué. Avec un peu plus de recul, le CEO de 53 ans évoque comment, au mois de janvier déjà, le groupe se préparait à une crise sanitaire. “L’après-Covid doit être durable et inclusif, c’est une opportunité qui est donnée à la société de se réinventer”, déclare-t-il à Gondola.

Dans l’univers de l’industrie alimentaire, les grands groupes ont relativement peu communiqué de manière ouverte durant la phase de confinement, en-dehors des communiqués de presse officiels. Pour rectifier le tir, Gondola donne la parole à Michel Mersch, CEO de Nestlé Belgilux. Avec près de 300.000 collaborateurs dans le monde, le numéro 1 mondial de l’industrie agro-alimentaire est en effet également très présent en Belgique. Sur les 800 collaborateurs, 450 travaillent au siège situé à Anderlecht, une petite partie sur l’unique site de production belge situé à Etalle, au sud de la Belgique (l’embouteillage des eaux Valvert et Pure Life) et une autre partie constituant le personnel des 10 boutiques Nespresso. Autant dire qu’il a fallu, dès le début de l’année 2020, se montrer réactif, lucide et doué d’une solide capacité d’anticipation pour gérer le navire Nestlé Belgilux. “J’ai une vraie reconnaissance et une empathie pour tous les collaborateurs de Nestlé”, souligne Michel Mersch, avec qui nous évoquons cette crise. “Je pense aux retailers, au personnel en magasin ou dans les dépôts, mais aussi aux acteurs de l’out of home et de l’horeca qui continuent à souffrir. Cependant, la crise, ce n’est pas qu’un ensemble de contraintes. Ce sont aussi des opportunités et des manières de se réinventer.” Ce Bruxellois de 53 ans, qui succède en mars 2018 à Alexander von Maillot à la tête de Nestlé Belgilux, a les reins assez solides pour diriger le navire. Passé par les bancs de l’ICHEC, école de commerce basée à Bruxelles, cet homme qui encourage la proximité est arrivé chez Nestlé en 1998 en tant que key account manager, avant de se spécialiser dans la branche des céréales pour petit-déjeuner et d’arriver au poste de directeur général Nestlé Professional de Nestlé France.