L’Europe entend prolonger la durée de vie des produits. Cet été, le Parlement européen a en effet approuvé une nouvelle législation radicale visant à empêcher l’obsolescence programmée des appareils, la destruction des vêtements invendus ou la mise au rebut trop rapide de certains produits. Cette réglementation a un impact majeur pour les fabricants et les retailers. 

On sait depuis longtemps que l’industrie de la mode n’excelle pas en matière de durabilité. Sur la quatrième de couverture de son livre ‘Kleerkastvasten’, la journaliste Sarah Vandoorne énumère une série de constats affligeants. “Un tiers des vêtements de nos garde-robes ne sont jamais portés et un autre tiers l’est rarement – Neuf vêtements sur dix n’ont pas été portés depuis un an – Nous (Belges) jetons plus de vêtements que n’importe quel autre consommateur européen et pourtant nous continuons à en acheter de nouveaux – En moyenne, les marques lancent une nouvelle collection toutes les six semaines (certaines en lancent une… tous les jours !).” La Fondation Ellen MacArthur rapporte que l’équivalent d’un camion poubelle rempli de textiles est détruit chaque seconde et que moins de 1 % des vêtements sont réutilisés. Autre chiffre : la Commission européenne estime que, au sein des pays de l’Union, les consommateurs jettent chaque année 5 millions de tonnes de vêtements, soit environ 11 kilos par personne. Au cas où certains en douteraient encore, la façon dont nous traitons nos vêtements a un effet dévastateur sur la planète.