+ Plus Dossier Les ventes d’alcool en net recul : Pourquoi le consommateur se détourne-t-il des spiritueux ?

Voilà plusieurs années que le marché de l’alcool est à la peine et cette spirale négative semble ne pas devoir s’arrêter. Comment l’expliquer ? Y a-t-il un espoir d’amélioration ? 

Avec le retour des beaux jours, revient le temps des apéros et des barbecues, moments de convivialité au cours desquels on sirote volontiers un bon cocktail ou une autre boisson alcoolisée. Mais force est de constater que, ces dernières années, l’alcool n’a plus nécessairement la cote et que le marché est en recul. “La catégorie est sous pression depuis près de 10 ans. Les consommateurs sont plus nombreux à la quitter qu’à la rejoindre”, indique Delhaize. Et les choses ne devraient pas s’améliorer de sitôt. Les derniers chiffres de NielsenIQ concernant l’alcool (MAT P13 2024) renseignent une perte en valeur de 3,48 % et en volume de 3,82 % sur la dernière année, alors que les prix n’ont augmenté que d’un petit 0,35 %. La situation n’est guère meilleure pour les apéritifs. En effet, l’augmentation des prix de 3,05 % leur a peut-être fait gagner 0,95 % en valeur mais ils ont surtout perdu 2,03 % en volume. “Les sous-segments les plus touchés sont le whisky, le gin et le genièvre, à court et à long terme”, rapporte Delhaize. “Après avoir connu un pic énorme pendant la crise du covid, le gin est en difficulté depuis plusieurs années parce que le battage médiatique est terminé. Les consommateurs recherchent clairement de nouveaux alcools pour l’apéritif. Nous constatons que d’autres apéritifs modernes, en particulier le spritz, se portent très bien. La carte des spritz dans les établissements de restauration se développe et attire de nouveaux consommateurs, plus jeunes”, explique Vincent Vanden Poel, commercial excellence manager Belux chez Bacardi-Martini. Les boissons alcoolisées qui se portent bien sont les bitters, parmi lesquels on range les premix au tonic et le spritz. “Ils séduisent les jeunes consommateurs”, poursuit Vincent Vanden Poel. “Tout ce qui est prémix connaît également une forte croissance en raison de la tendance à la commodité. Les canettes, en particulier, se vendent très bien car leur prix est raisonnablement bas par rapport à celui d’autres boissons alcoolisées. C’est aussi un assortiment dynamique et novateur, avec des saveurs tropicales plus tendance, comme la pastèque, qui séduisent la jeune génération.”  Enfin, Bacardi-Martini connaît une forte progression de la vodka. “Son succès s’explique en partie par sa polyvalence en tant que base de long drinks ou de cocktails”, poursuit-il. 

Si tous les segments ne sont donc pas dans le rouge, force est de constater que la catégorie dans son ensemble ne se porte pas très bien. Tour d’horizon des facteurs qui peuvent expliquer cette spirale négative.