L’année dernière, les vols ont coûté 900 millions d’euros aux commerçants belges. Notre pays enregistre ainsi le taux de criminalité en magasin le plus élevé de l’Europe occidentale après l’Espagne, et le portefeuille des consommateurs belges s’en ressent. Les Belges doivent ainsi débourser 119 euros en plus à la caisse pour compenser les frais liés à ces vols. C’est ce qu’il ressort de l’étude ‘Retail Security in Europe’ menée à la demande de Checkpoint Systems, leader mondial de la prévention des pertes pour le secteur de la distribution.

Le nombre de vols en magasin demeure stable dans la plupart des pays d’Europe occidentale, voire diminue. Mais pas en Belgique. « Les commerçants belges ont même constaté, l’année dernière, une recrudescence du nombre de vols à l’étalage dans notre pays » note Checkpoint. Il s’agit de vols commis par des malfaiteurs ou des membres du personnel ou d’actes frauduleux perpétrés par des fournisseurs, mais également d’actes criminels organisés par des bandes itinérantes.

Les commerçants ont vu ainsi s’envoler en fumée 0,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires à cause de la criminalité en magasin. En y ajoutant les investissements de quelque 400 millions d’euros pour lutter contre ce type de criminalité, le coût total s’élève à 1,3 milliard d’euros pour le secteur belge de la distribution, soit 1,9 % de son chiffre d’affaires annuel. C’est ce qu’il ressort de l’étude “Retail Security in Europe” menée par Crime&Tech, une société spin-off de l’Università Cattolica del Sacro Cuore de Milan. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont analysé les chiffres des vols perpétrés dans quelque 3500 magasins en Europe.

Le taux élevé de la criminalité en magasin dans notre pays, avec en chefs de file les provinces d’Anvers, de Liège et du Hainaut, fait que chaque Belge doit débourser 119 euros en plus par an en magasin

Dominique Reumers
Checkpoint Systems

« La criminalité en magasin a toujours d’importantes répercussions sur le chiffre d’affaires du commerce de détail en Belgique. La hausse des pertes, imputables au crime organisé, doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Mais la sécurité et la protection permettant de garder le vol sous contrôle ne doivent pas devenir des objectifs en soi. Les nouvelles technologies de sécurité et de protection doivent aider les commerçants à vendre plus, tout en leur permettant de contrôler leurs pertes. L’expérience des consommateurs dans le magasin demeure fondamentale » déclare Dominique Reumers de Checkpoint Systems.

Les Belges paient 30 euros en plus que les Européens en moyenne à cause des vols

L’Espagne est le champion européen toutes catégories de la criminalité en magasin. Les commerçants perdent 2 % de leur chiffre d’affaires à cause des vols à l’étalage. Les Pays-Bas et la Belgique se partagent la deuxième place, les pertes se chiffrant à 1,9 % du chiffre d’affaires annuel. La France (1,7 %), le Royaume-Uni (1,1 %) et l’Allemagne (1,0 %) s’en tirent beaucoup mieux que la Belgique.

Anvers, Liège et le Hainaut

« Le taux élevé de la criminalité en magasin dans notre pays, avec en chefs de file les provinces d’Anvers, de Liège et du Hainaut, fait que chaque Belge doit débourser 119 euros en plus par an en magasin, soit 30 euros de plus que l’Européen moyen » poursuit Dominique Reumers.

Les supermarchés, la cible préférée de la criminalité en magasin

En Europe, les commerçants ne sont pas tous sur le même pied d’égalité face à la criminalité en magasin. Ce sont les supermarchés qui subissent les plus grosses pertes, qui s’élèvent à 2,6 % de leur chiffre d’affaires. En Belgique, ce pourcentage avoisine les 2,4 %, soit un peu moins que la moyenne européenne. Mais cela équivaut encore toujours à une perte de quelque 420 millions d’euros par an.

Les centres commerciaux et les magasins de vêtements sont les deuxièmes cibles préférées des voleurs. Leurs pertes, imputables à la criminalité en magasin, grimpent respectivement jusqu’à 51 et 50 millions d’euros par an.

Top 5 des articles les plus volés en magasin, par secteur :

Supermarchés Centres commerciaux Magasins de vêtements
  1. Alcool
  2. Viandes et fromages
  3. Cosmétiques
  4. Chocolats et friandises
  5. Vêtements
  1. Vêtements
  2. Multimédia
  3. Accessoires
  4. Alcool
  5. Tabacs et cigarettes
  1. Pantalons
  2. Pulls
  3. Blouses
  4. Cosmétiques
  5. Sous-vêtements

« Les détaillants ne perdent pas seulement des revenus à cause de la criminalité dans les magasins. Outre le vol à l'étalage, les gangs itinérants ou les vols effectués par le personnel, il y a aussi les dommages causés par une mauvaise gestion des stocks ou des marchandises endommagées. Seul un détaillant sur trois parvient à faire une distinction claire entre les pertes dues à des activités criminelles et les autres pertes » précise Dominique Reumers.

Investissement de 400 millions d’euros dans la sécurité et la protection

Les supermarchés belges ont encore de la marge pour réduire leurs pertes liées à la criminalité en magasin. De tous les commerçants, ce sont eux qui investissent le moins dans la sécurité et la protection : à peine 0,4 % de leur chiffre d’affaires. La moyenne du secteur belge de la distribution se situe autour de 0,6 % du chiffre d’affaires annuel, soit un montant de 400 millions d’euros.

« Lorsque nous analysons les techniques de protection utilisées par les commerçants belges, nous constatons qu’il s’agit principalement d’étiquettes (EAS), d’alarmes et de caméras de surveillance. Deux commerçants interrogés sur trois déclarent avoir installé ces techniques dans leur magasin. La moitié des commerçants utilise des caméras de surveillance dans tous les magasins. C’est plus que dans la plupart des autres pays d’Europe occidentale (46,4 %) ».