Les rabais et les promotions sont de retour dans les supermarchés. La ministre des consommateurs, Nathalie Muylle (CD&V), travaille sur un règlement visant à lever l'interdiction. Pendant le week-end, les réseaux sociaux ont fait l'objet d'une grande attention en raison de la forte augmentation des prix de certains produits.

L’interdiction des promotions de toutes sortes visait à lutter contre le comportement de stockage. Celui-ci s’est interrompu, juge la ministre Muylle, ce qui permet de reconsidérer la mesure, annonce le quotidien Het Laatste Nieuws. La décision n’est pas tombée par hasard, elle intervient après qu’ait circulé sur les réseaux sociaux un message de consommateur alignant côte à côte différents tickets de caisse de chez Colruyt. On y remarque que plusieurs produits sont devenus plus coûteux après le début de la crise du coronavirus. La palme revient à un paquet de chips, désormais 29% plus cher. La ministre Muylle confirme : “J’ai moi-même constaté que mon panier est devenu plus cher en me rendant au supermarché, précisément parce que les promotions ne s’appliquent plus. Ce n’était pas l’intention de la mesure, en particulier pour l’instant, quand bien des familles se doivent d’être économes lorsqu’un ou plusieurs de ses membres sont au chômage technique temporaire. Voilà pourquoi nous autorisons à nouveau les promotions. Tout rentrera certainement dans l’ordre cette semaine.”

Contacté par nos soins, le cabinet de la ministre Muylle précise la portée de cette mesure d'assouplissement, puisque diverses interprétations circulaient sur sa teneur. " Toutes les promotions à nouveau autorisées sont celles qui étaient déjà en place ou planifiées de longue date, " confie le porte-parole Didier Deweerdt. " On pense tout particulièrement aux promotions en groupage, de type actions '3+1 gratuit' , ou celles où les emballages affichent l'offre. " Il ne s'agit pas pour autant de développer de nouvelles actions qui n'auraient pas été prévues dans l'échéancier. Mais on est bien conscient au cabinet que dans bien des cas, les promotions définies par les retailers et leurs fournisseurs ont été préparées des semaines ou des mois à l'avance. Celles-ci pourront être proposées au consommateur, et elles sont probablement nombreuses. En développer de nouvelles n'est en revanche pas à l'ordre du jour. Mais comme celles-ci s'organisent plusieurs mois à l'avance, il sera temps d'apprécier l'évolution de la situation, en espérant qu'elle se soit entretemps normalisée et que le confinement ne soit plus qu'un souvenir.

La question est de savoir si les supermarchés souhaiteraient réintroduire des réductions et des promotions. Cette mesure a été introduite pour éviter le hamstering, autrement dit le stockage compulsif, mais elle a également été bien accueillie car elle allège la charge du personnel. Comme les membres du personnel n'on plus à s'occuper des réductions et promotions, ils peuvent se concentrer sur d'autres tâches, comme le réapprovisionnement régulier des rayons et le respect de toutes les mesures de sécurité. Du côté des exploitants de supermarchés indépendants ou franchisés, certaines voix ne se montrent pas favorables, tant on juge que ceci crée une charge de travaille dont le personnel pourrait volontiers se passer. On peut donc se demander si, retour il y a, les promotions se montreront nombreuses. Roel Dekelver (Delhaize) se montre prudent : " les promotions et les rabais mettent une pression supplémentaire sur l'organisation logistique et rendent plus difficile le réapprovisionnement des rayons à temps". Chez Colruyt, le son de cloche est différent. Hanne Poppe, porte-parole de Colruyt Group, déclare : "Nous demandons même de réintroduire les promotions et les réductions dans l'intérêt du consommateur. Cela ferait une grande différence pour les consommateurs. Les données de Daltix montrent que les supermarchés sont devenus en moyenne 4% plus chers, mais en fonction du type de supermarché et du comportement d'achat du client, cela peut être beaucoup plus élevé.