Les négociations salariales bisannuelles dans le secteur du retail ont débuté lundi sous haute tension. L'agitation est grande non seulement chez Delhaize, mais également chez d'autres détaillants. Des milliers de militants se sont rendus à Bruxelles afin de dénoncer, entre autres, le dumping social et les mauvaises conditions de travail.

C’est sous un ciel gris et nuageux que les syndicats se sont rassemblés lundi matin devant le bâtiment du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale. En marge du lancement des négociations salariales bisannuelles dans le retail, quelque 2.000 travailleurs de Delhaize, Lidl, Carrefour et Mediamarkt ont fait le déplacement afin d’exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la situation dans laquelle se trouve le secteur. Leur action visait principalement à dénoncer ce qu’ils perçoivent comme du dumping social. En effet, beaucoup voient dans le projet de Delhaize de franchiser ses magasins intégrés un recul pour les travailleurs, qui risquent de voir leurs conditions de travail se dégrader, même si l’enseigne promet que ce ne sera pas le cas.

Les problèmes du secteur

Les syndicats sont favorables à une commission paritaire unique et uniforme pour l'ensemble du secteur, afin que l’ensemble des travailleurs du retail bénéficient des mêmes conditions salariales et de travail, qu'ils fassent partie intégrante d'une chaîne ou qu'ils soient employés par un franchisé. Ils demandent également la possibilité de mettre en place une représentation syndicale dans les magasins franchisés, non pas au niveau du point de vente, mais au niveau du secteur. Ils soulignent que de nombreux retailers pratiquent un simulacre de franchise, en partie pour éviter la représentation syndicale. Ce serait le cas chez Albert Heijn, Hubo, JBC ou ZEB, entre autres. La situation dans le secteur du retail est actuellement très difficile, avec notamment la forte inflation et l’indexation automatique des salaires qui pèsent sur les marges. La concurrence est également très forte dans le retail alimentaire, en partie parce que certaines chaînes disposent de sièges et de centres de distribution à l'étranger, où les coûts en main-d'œuvre sont plus bas qu’en Belgique.