Après une ultime tentative de négociations le 12 novembre dernier, peu concluante, les employés de Mondelez Malines entrent en grève ces 18 et 19 novembre. Le syndicat parle d’un « chantage jamais vu ».

Après deux ans de négociations, les syndicats de Mondelez Malines ont tenté une dernière fois d’arriver à un accord lors d'une réunion de conciliation au sein du comité du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale. C’est suite à cette concertation, peu concluante, que les travailleurs du site de Malines ont décidé d’entrer en grève ces 18 et 19 novembre. « Les employés de Mondelez à Malines en ont assez de cette impasse. Il est devenu inévitable d'agir. Et c'est pourquoi les travailleurs seront arrêtés le lundi 18 et le mardi 19 novembre, comme première étape de notre plan d'action », déclarent Theo Van Malderen (ACV Puls) et Diana Minten (BBTK).

En cause ? Le fait que l’entreprise reporte systématiquement les négociations. « Depuis deux ans, nous négocions sans succès un certain nombre de conventions collectives, en particulier en ce qui concerne le travail réalisable et la transformation de l'entreprise », déclare le syndicat. « Nous vivons aujourd'hui un chantage sans précédent dans l'histoire de la concertation sociale dans notre pays », expliquent Theo Van Malderen et Diana Minten. « La situation est carrément scandaleuse (...) Chez Mondelez, la part de gâteau a considérablement augmentée ces dernières années, en grande partie grâce aux performances des employés. Mais qu'en est-il dans la pratique? Mondelez continue de détruire des emplois ou de déménager à l'étranger. Les employés n'obtiennent qu'une petite part du gâteau tandis que les dirigeants et les actionnaires sont choyés. Ce n'est pas possible », ajoutent-ils.

La direction de Mondelez a immédiatement réagi à la grève des syndicats et a appelé les partenaires sociaux à « se réunir à nouveau à très court terme et à relancer les négociations ».

Conventions collectives supprimées, nouvelle politique de rémunération

Theo Van Malderen explique que : « Au 1er octobre 2019, l'employeur a résilié unilatéralement jusqu'à 7 conventions collectives d'entreprise. Par exemple, une croix a été faite sur un grand nombre de droits et d'avantages pour les employés. Il s'agit notamment d'accords sur les éco-chèques, les primes de retraite, le niveau de salaire, les allocations et les RTT ». La direction a présenté à tous les employés de nouvelles propositions salariales qui devraient être d'application à partir du 1er janvier 2020. « De cette manière, l'entreprise essaie de mettre à l'écart les représentants des travailleurs et les syndicats. Inacceptable, bien sûr. Ce n'est pas du tout dans l'intérêt des travailleurs. »

Néanmoins, la direction de Mondelez souligne que la nouvelle politique de rémunération sera axée sur la performance et l'engagement : « Nous souhaitons élaborer une nouvelle politique de rémunération uniforme qui soit en accord avec les prestations et l’engagement de tous les employés et qui assure notre position concurrentielle en tant qu’employeur pour nos employés actuels et futurs. Notre intention n'est pas de toucher aux salaires mensuels bruts de nos employés, mais d'examiner le système actuel d'augmentations de salaire et les avantages supplémentaires existants afin d'adopter une nouvelle politique de rémunération uniforme tout en gardant le même budget. »

« Nous avons toujours été très clairs : nous souhaitons conclure les négociations avant la fin de l'année et commencer la nouvelle politique de rémunération en janvier 2020. Depuis mai 2018, nous menons des discussions en vue d'établir une nouvelle politique de rémunération uniforme pour l'ensemble de nos collaborateurs. C'est pourquoi nous avons effectivement annulé certains éléments de la politique de rémunération actuelle et mis une nouvelle proposition sur la table », ajoute la direction.