Sur les 616 millions d’euros de denrées partis à l’étranger en 2018, 91 millions d’euros sont à mettre au compte des boissons rafraîchissantes et de l’eau. Les achats transfrontaliers pour cette catégorie ont augmenté de 15,6% par rapport à 2017. « Sachant que le gouvernement a presque doublé les accises pour atteindre 11,92 cents par litre le 1er janvier 2018, cette augmentation ne semble pas le fruit du hasard » déclare la FIEB.

Contacté par nos soins, GfK nous indique que les boissons et le fromage sont les denrées alimentaires les plus prisées par les acheteurs transfrontaliers. « Sur base de nos segments standardisés GfK, les boissons alcoolisées (spiritueux, Champagnes et vins en première ligne), les boissons non-alcoolisées (eaux minérales, soft drinks et thé), certains types de fromages et de produits de soins personnels ressortent du lot, avec une part de marché accrue en termes d’achats transfrontaliers en 2018 » nous explique-t-on. Des dires confirmés par les chiffres publiés aujourd’hui par la Fédération Royale de l’Industrie des Eaux et des Boissons rafraîchissantes.

Soft drinks: depuis 2015, les accises ont plus que triplé

« Bien que nous l’ayons signalé à maintes reprises depuis longtemps, force est de constater que la politique fiscale des autorités incite le consommateur à faire ses achats à l’étranger pour échapper à ladite ‘taxe santé’ », affirme Etienne Gossart, président de la FIEB. « Depuis 2015, les accises sur les boissons rafraîchissantes ont plus que triplé. Cette mesure fiscale porte atteinte au pouvoir d’achat du consommateur et menace la compétitivité des producteurs belges. Par ailleurs, les caisses de l’Etat perdent plus de 40 millions de recettes provenant de la tva, de la cotisation emballages et des accises. »

Les chiffres du bureau d’études GfK montrent en effet que les achats transfrontaliers pour les eaux et les boissons rafraîchissantes ont augmenté de 15,6% depuis la hausse des accises sur les boissons rafraîchissantes le 1er janvier 2018. Un phénomène similaire avait déjà été constaté lors de l’introduction de la cotisation emballages en 2004 et lors de l’instauration de ladite ‘taxe santé’ en 2016, mais la différence n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. Le doublement des accises en 2018 est de loin la plus forte augmentation de prix suite à la politique fiscale des autorités.

L’Observatoire des Prix confirme l’impact des accises sur l’inflation

Dans son Rapport Annuel pour l’année 2018, l’Observatoire des Prix a calculé que l’inflation pour la catégorie des boissons rafraîchissantes, suite à la taxation indirecte, s’élevait à 6,6 % contre 2,7 % sans cette taxation indirecte . Pour l’ensemble de la catégorie des boissons non alcoolisées, l’inflation était de 2,9% (contre 1,3% sans les mesures fiscales). « Le rythme de progression des prix de l'eau minérale, des boissons rafraîchissantes et des jus est passé de 1,3% en 2017 à 3,8% en 2018. En 2018, le consommateur a dû payer nettement plus cher pour la limonade (6,6%). Cependant, à partir du 1e janvier 2018, la taxe soda sur les "eaux additionnées de sucre ou d'autres édulcorants" a été majorée. »

Eau et soft drinks 2008 2017 2018 2018 vs 2008 2018 vs 2017

Total

(achats transfrontaliers)

67Mio€ 79Mio€ 92Mio€ +35,8% +15,6%
France 28Mio€ 43Mio€ 52Mio€ +85,7% +20,9%
Pays-Bas 24Mio€ 16Mio€ 19Mio€ -20,8% +18,8%

 

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