L'industrie de la mode s'attend à ce que 20 à 25 % des entreprises fassent faillite en raison de la crise sanitaire. C'est ce que déclare Isolde Delanghe, directrice de Mode Unie, dans une interview accordée à Gondola.

Le secteur de la mode est à bout de souffle après les lockdowns successifs et les mesures liées à la crise sanitaire. Les appels à l'aide du gouvernement se font entendre à mesure que l'impact de la crise s'intensifie. "Si l'on regarde les chiffres de Graydon (agence qui cartographie la santé financière des entreprises, ndlr), la situation ne se présente pas bien", déclare Isolde Delanghe de Mode Unie. "Nous prévoyons 20 à 25% de faillites dans le secteur de la mode. Certains d'entre eux sont des entrepreneurs qui décideront d'arrêter prématurément, comme en témoigne notamment un entrepreneur : "j'ai 58 ans et dans les circonstances actuelles, l'effort n'en vaut plus la peine." Mais une autre partie des faillites proviendront des entreprises qui ne pouvaient pas garder la tête hors de l'eau." 

Les assouplissements intervenus après le premier et le deuxième confinement ont certes apporté des améliorations, mais pas suffisamment pour améliorer structurellement la situation des commerçants. L'une des raisons est que les commerçants ne voyaient pas le bout du tunnel et que la confiance des consommateurs était au plus bas. "Il y a eu une reprise des ventes, mais pour les détaillants de mode, le shopping sur rendez-vous a été un troisième coup dur", évoque Isolde Delanghe. "Même avec la reprise en juin, le chiffre d'affaires de la saison estivale est encore inférieur d'environ 27% à la normale. Pour la saison d'hiver passée, ce chiffre était similaire." Isolde Delanghe estime que les ventes ne reviendront à un niveau "normal" que l'année prochaine.