En 16 ans, la Flandre a perdu 29 % de ses détaillants en alimentation. La concurrence des supermarchés, en particulier, pousse les boulangers, bouchers, primeurs et autres magasins spécialisés à fermer leurs portes. En soi, ce n'est pas nouveau, mais ces dernières années, le rythme de leur disparition s'est accéléré.

En 2008, la Flandre comptait encore 10 296 magasins alimentaires spécialisés, alors qu'elle n'en compte plus que 7 326 aujourd'hui. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par Buurtsuper.be, qui fait partie de l'organisation d'indépendants Unizo. Le déclin n'est pas nouveau en soi, mais la vitesse à laquelle il se produit s'accroît. Les chiffres semblent également plus rudes pour certains types de détaillants. Aujourd'hui, par exemple, il n'y a plus que 367 magasins de fruits et légumes, soit une baisse de 56 % par rapport à 2008. La concurrence des supermarchés n'est pas étrangère à ce déclin. Ces dernières années, les grandes chaînes ont beaucoup misé sur les produits frais, dont les fruits et légumes, en leur donnant une place centrale dans leurs magasins. Grâce à leur taille et à leur plus grand pouvoir de négociation, elles parviennent également à proposer des prix inférieurs à ceux de nombreux magasins indépendants. De nombreuses chaînes de supermarchés ont également investi massivement dans le rayon boulangerie. Celles-ci tentent d'étendre leur gamme aux sandwiches et aux petits pains, avec plus ou moins de succès. D'autres essaient également de proposer des repas pour attirer les clients. Le déclin est beaucoup moins prononcé dans d’autres segments, tels que les poissonneries, les épiceries fines, les crèmeries et les cavistes. Dans ces cas précis, le métier et l’expertise professionnelle semblent encore jouer un rôle important et être appréciés par les consommateurs. C'est également ce que remarque Buurtsuper : "Si vous avez une histoire correcte et authentique et que vous pouvez démontrer une grande connaissance du produit, vous pouvez convaincre ces consommateurs." Enfin, certains magasins spécialisés ont également le vent en poupe : on compte 11 % de chocolateries et de confiseries en plus et 88 % de commerces cafés et thé en plus. Dans ce dernier cas, l'expérience joue peut-être un rôle important : il est souvent possible de goûter les produits ou d'en discuter avec les clients.