Alors que les Belges ont dépensé un cinquième de moins en achats de vêtements l'année dernière, le corona a donné un coup de fouet au marché des vêtements d'occasion. Et il semble que ceci soit davantage lié à des raisons financières qu'à une conscience environnementale en essor.

Les dépenses totales en vêtements et accessoires ont diminué de 21,5% par rapport à l'année précédente, selon le rapport "Trends in fashion retail" du spécialiste des paiements Cake, que Gondola a pu examiner. Le canal de l’e-commerce a permis d'éviter que le déclin ne soit encore plus marqué, car de nombreuses personnes se sont tournées vers les boutiques en ligne en raison des fermetures. Dans le même temps, de plus en plus de boutiques de mode se sont assurées d'une présence en ligne pour compenser leur perte de revenus. Il y a également eu moins de personnes qui ont acheté des vêtements l'année dernière. "En 2019, 79,5 % de tous les utilisateurs de Cake ont acheté des vêtements. En 2020, il ne s’est agi que de 78,1 %", indique le rapport. Le montant total qu'ils ont dépensé était également plus faible. Une personne ayant acheté des vêtements y a consacré en moyenne 609 € en 2019. En 2020, ce montant était inférieur de 85 euros. Il semble cependant y avoir eu un certain rattrapage au troisième trimestre 2021 : par rapport à 2019, davantage de personnes ont acheté des vêtements (65,8% contre 61,6%). Au troisième trimestre, on a même consacré un budget plus important en vêtements (223 €) qu'à la même période en 2019 (203 €).

Si nous avons moins dépensé en vêtements et accessoires, le marché de la seconde main a connu une croissance. En 2020, 9,4% des Belges ont effectué au moins un achat d'articles de seconde main (vêtements et autres articles confondus), une proportion plus élevée qu'en 2019 (7,9 %). Il convient de mentionner que de nombreux achats de seconde main ont lieu sur des plateformes peer-to-peer, sur des marchés aux puces ou des magasins de seconde main, où l'argent liquide est souvent utilisé pour payer, ce qui rend le marché total difficile à cartographier. Au troisième trimestre de cette année, 1 Belge sur 20 a osé faire un achat d'occasion. Vinted (45,2%) et De Kringwinkel (34,8%) représentent ensemble quatre cinquièmes de toutes les transactions. Ils sont suivis par la plateforme en ligne Catawiki (4,3 %) et les Cirkels kringwinkels (3,8 %). C'est principalement Vinted qui est responsable de la croissance du marché de seconde main, selon le rapport. La popularité des vêtements de seconde main semble être principalement due aux prix plus bas : les acheteurs de tels vêtements  font aussi plus souvent leurs achats dans les chaînes de fast-fashion bon marché telles que H&M, Zara et Primark. Ce sont également ces chaînes qui perdent le plus de ventes (environ 7%) au profit des vêtements de seconde main.

La session Unlock The Future, qui aura lieu le 16 novembre au château de Boechout, accueillera entre autres Ann Claes (JBC), qui parlera du marché de la mode et des évolutions de l’e-commerce électronique. Vous pouvez vous inscrire ici.