Le premier magasin belge de la chaîne de magasins de beauté néerlandaise Douglas a ouvert ses portes hier dans le centre commercial de Wijnegem. Nous nous sommes entretenus avec son CEO Sander van der Laan, ex-patron de deux références néerlandaises, Albert Heijn puis Action.

"La Belgique était un angle mort", déclare Sander van der Laan lors des célébrations d'ouverture du premier magasin belge. "Nous avons longtemps eu du succès aux Pays-Bas, en France et en Allemagne, mais nous n'étions présents ici qu'en ligne. Nous pensons qu'avec notre formule et notre stratégie omnicanale, il y a un potentiel certain et que les clients flamands sont intéressés par notre offre. Le succès du site flamand nous conforte dans l'idée que le marché belge a besoin d'un acteur supplémentaire dans le domaine de la beauté. Il n'y a pas ici beaucoup de grands retailers sur ce terrain. Nous connaissons un peu le marché, mais notre intention première est de voir comment les choses se passent avec l'ouverture de ce magasin et d'autres, et de procéder à des ajustements si nécessaire."

Combien de magasins prévoyez-vous d'ouvrir ici ?

Nous avons un nombre en tête, mais je ne le dévoilerai pas. Nous cherchons des emplacements dans différents endroits. Nous recherchons des villes avec une population minimale de 60 000 à 70 000 habitants. Il pourrait s'agir de Bruges, de Gand ou de la côte. Nous pensons également qu'il y a de la place pour plus d'un magasin à Anvers. 

Aux Pays-Bas, il y a 100 magasins, en Flandre, il pourrait y en avoir 50 ?

Je pense que le nombre sera inférieur.

La Wallonie est-elle également à l’ordre du jour ?

Nous sommes actifs en ligne dans cette région, et il viendra donc un moment où nous y ouvrirons des magasins. Mais ce n'est pas concret pour l'instant. Nous n'avons pas encore de calendrier en tête. La Belgique est un pays un peu complexe du point de vue du retail, avec deux grandes régions linguistiques et Bruxelles. C'est pourquoi nous commençons ici.

Qu'est-ce qui vous distingue sur le marché de la beauté ?

Nous avons une stratégie omnicanale très claire. D'autres détaillants le pratiquent aussi, mais dans notre secteur, nous sommes les seuls à avoir une présence en ligne aussi claire. Nous avons aussi beaucoup d'esprit d'entreprise au niveau local, les personnes au sein de l'entreprise se voient confier beaucoup de responsabilités et d'implication. Nous avons également des conseillères en beauté qui jouent un rôle de vente très actif auprès des clients. Nous exploitons trois formules de magasins : en ligne, un concept premium, qui s'applique à 90 % de nos magasins et s'étend de 100m2 à 800m2 (le magasin de Wijnegem fait environ 400m2, ndlr) et une variante de luxe, pour les endroits où les vraies marques de luxe s'installent. 

Vous avez été recruté pour accroître la rentabilité de Douglas, comme vous l'avez fait précédemment en tant que directeur général d'Action. Comment comptez-vous y parvenir ?

Je suis quelqu'un qui se concentre énormément sur la croissance. Il y a quelques mois, nous avons développé et présenté notre nouvelle stratégie intitulée "Let it bloom". Cette stratégie repose sur quatre piliers. Le premier est que Douglas doit devenir la destination numéro un en matière de beauté pour les clientes. Deuxièmement, nous voulons offrir une gamme très large sur les marchés moyen et haut de gamme. Le troisième pilier est l'approche omnicanale. Dans les magasins physiques, vous trouverez une large gamme, et en ligne, elle est encore plus large. Le quatrième pilier est l'efficacité. Sur le plan opérationnel, nous ne devons pas  20 fois réinventer la roue. Ces quatre éléments réunis devraient conduire à la croissance. Nous avons réalisé un chiffre d'affaires de 3,6 milliards d'euros en Europe l'année dernière, et nous voulons dépasser les 5 milliards d'euros d'ici à 2026.